Ta royale jeunesse a la mélancolie

Ta royale jeunesse a la mélancolie
Du Nord où le brouillard efface les couleurs,
Tu mêles la discorde et le désir aux pleurs,
Grave comme Hamlet, pâle comme Ophélie.

Tu passes, dans l’éclair d’une belle folie,
Comme elle, prodiguant les chansons et les fleurs,
Comme lui, sous l’orgueil dérobant tes douleurs,
Sans que la fixité de ton regard oublie.

Souris, amante blonde, ou rêve, sombre amant,
Ton être double attire, ainsi qu’un double aimant,
Et ta chair brûle avec l’ardeur froide d’un cierge.

Mon coeur déconcerté se trouble quand je vois
Ton front pensif de prince et tes yeux bleus de vierge,
Tantôt l’Un, tantôt l’Autre, et les Deux à la fois.

Evocations

Voter pour ce poème!

Avatar Apprenti Poète

Par Renée Vivien

Pauline Mary Tarn, alias Renée Vivien, est née le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 dans le 16e arrondissement de Paris, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française aux multiples appartenances littéraires, relevant à la fois du Parnasse, du Symbolisme, du Préraphaélisme, et du romantisme tardif qu'est le Naturisme à la Belle Époque.

Un prix annuel de poésie, le prix Renée-Vivien, a été créé pour lui rendre hommage.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie, c'est l'expression de l'âme. Exprimez-vous dans les commentaires.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

L’amour par terre

Juvénile