L’Asile

Celui-là que trahit les rages de son ventre

Et que tel pâle éclair de ses nuits a, souvent,

Humilié, s’humilie. Il se soumet, il entre

À l’asile de fous comme on entre au couvent.
Puissé-je rester libre et garder ma raison

Comme un sextant précis à travers les tempêtes,

Lieux d’asile mon cœur, ma tête et ma maison

Et le droit de fixer en face hommes et bêtes.
Vertu tu n’es qu’un mot, mais le seul mot de passe

Qui m’ouvre l’horizon, déchire le décor

Et soumet à mes vœux l’espéré Val-de-Grâce
Où le sage s’éveille, où le héros s’endort.

Que le rêve de l’un et la réalité

De l’autre soient présents bientôt dans la cité.

Voter pour ce poème!

Robert Desnos Apprenti Poète

Par Robert Desnos

Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Vos mots ont le pouvoir de réveiller l'esprit, tel un élixir de Voltaire. Osez commenter.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Verger (II)

La Nuit Monte