Libération

On souffre, on s’agite, on se plaint dans mon Empire. Des rumeurs montent à la tête. Le sang, comme un peuple irrité, bat le palais de mes enchantements.
La famine est dans mon cœur. La famine dévore mon cœur : des êtres naissent à demi, sans âmes, sans forces, issus d’un trouble sans nom.
Puis on se tait. On attend. Que par un bon vouloir s’abreuvent de nouveau vie et plénitude.
o
Comme le Fils du Ciel visitant ses domaines, et jusqu’au fond des prisons de sécheresse portant lumière et liberté,
Libère en moi-même, ô Prince qui es moi, tous les beaux prisonniers — désirs aux geôles arbitraires, et qu’en grâce et retour,
Tombent sur mon Empire les gouttes larges de la satisfaction.

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Victor Segalen Apprenti Poète

Par Victor Segalen

Né à Brest en 1878, médecin de marine, archéologue, critique d'art, Victor Segalen est avant tout poète. Pour lui, vivre, voyager et écrire ne font qu'un. Sa vie est marquée par le mystère : écrivain du secret, il en protège l'intimité et meurt à quarante et un ans dans la forêt du Huelgoat, d'une mort aussi insolite que son oeuvre.

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