Saisons

Le jour est à sa place et coule à fond de temps,

À moins que l’être monte à travers des espaces

Superposés dans la mémoire et délestant

La cervelle et le cœur de souvenirs tenaces.
Étés, puissants étés, votre nom même passe,

Être et avoir été, passe-temps et printemps,

Il passe, il est passé comme une eau jamais lasse,

Sans cicatrices, sans témoins et sans étangs.
Saisons, vous chérissez du moins le grain de blé

Qui doit germer aux jours de dégel et la clé

Pour ouvrir aux départs les portes charretières.
Les astres dans le ciel par vous sont rassemblés,

L’an va bientôt finir et des pas accablés

Traînent sur les chemins ramenant aux frontières.

1942

Voter pour ce poème!

Robert Desnos Apprenti Poète

Par Robert Desnos

Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Vos mots sont la mélodie de notre poésie. Faites résonner votre voix.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

J’ai tout jeté dans l’extase et dans la terreur

Les cygnes