Ballade pour une amoureuse

Muse au beau front, muse sereine,

Plus de satire, j’y consens.

N’offensons pas avec ma haine

Le calme éther d’où tu descends.

Je chante en ces vers caressants

Une lèvre de pourpre, éclose

Sous l’éclair des cieux rougissants,

Ici tout est couleur de rose.
Ma guerrière a le front d’Hélène.

Son long regard aux feux puissants

Resplendit comme une phalène.

Tout est digne de mes accents :

Là, sur ces contours frémissants

Où le rayon charmé se pose,

La neige et les lys fleurissants ;

Ici tout est couleur de rose.
Quelle tendre voix de sirène,

Au soir, aux astres pâlissants

Dira la blancheur de ma reine ?

Éteignez-vous, cieux languissants !

O chères délices ! je sens

Se poser sur mon front morose

Les longs baisers rafraîchissants !

Ici tout est couleur de rose.
Que de trésors éblouissants

Et dignes d’une apothéose !

Fleurs splendides, boutons naissants,

Ici tout est couleur de rose.

Voter pour ce poème!

Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Rejoignez notre monde de mots, où chaque commentaire est un baiser de Ronsard à l'âme.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Lettre au baron mollet

La Charrette