La Blanchisseuse

Parmi des Nymphes, clair et souriant essaim,

Près du bel Eurotas, où glisse quelque voile,

Déesse, elle eût jadis régné, nue et sans voile,

Laissant le vent mêler ses cheveux à dessein.
Robuste, elle a des bras d’amazone, et son sein

Aigu, son jeune sein brillant comme une étoile,

Dessine un point saillant sur la robe de toile

Qui moule de son corps le ferme et pur dessin.
Un vieillard libertin, que sa grâce émerveille,

Lui murmure des mots ignobles à l’oreille;

Mais, sans avoir souci de ce piteux Lindor
Qui la suit et la lorgne avec des airs de singe,

Elle va d’un pas libre et sur ses tresses d’or

Superbes — elle porte un grand paquet de linge.

Juin 1868.

Voter pour ce poème!

Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poèmes sont des voyages. Embarquez avec nous, comme Jules Verne, et écrivez votre aventure.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

A Madame Léon Daudet

Le Sanglier