La Lune

Chansons sur des airs connus
La Lune

Air: Au clair de la lune
Au clair de la lune

Brillent follement

Ta prunelle brune

Et ton sein charmant.

Pâle Cidalise,

Ton front sans rival

Éclaire Venise

Et son carnaval.
Cachant sous ton masque

Un sourire amer,

Tu t’en vas, fantasque,

Sur la vaste mer.

Et frottant son aile

A ton casaquin,

Voilà Pulcinelle

Avec Arlequin!
Voilà Scaramouche

Et don Spavento,

Et Scapin farouche

Dans son vert manteau;

Et, comme Tityre

Près d’Amaryllis,

Pierrot qui s’étire,

Mince comme un lys.
Zerbin, dans sa fièvre,

Après Mezzetin,

Baise à pleine lèvre

Tes bras de satin.

Verse-leur l’ivresse!

O toi qui me plus,

Folle charmeresse,

Je ne t’aime plus.
Je ris, ma guitare

Chante un air moqueur;

Pourtant c’est bizarre,

J’ai froid dans le coeur.

Et je vois la lune,

Dans l’ardente nuit,

Frissonner, comme une

Clarté qui s’enfuit.
Phoebé, la perverse,

Peut-être à son tour

S’alanguit et verse

Des larmes d’amour.

Et son char l’emporte,

Dans la nuit en feu,

Désolée et morte

Au fond du ciel bleu.

Octobre 1876.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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