Landrol

Landrol, ô deuil! terreur! extase!

O Koning! Landrol est resté

Quarante ans, et plus, au Gymnase.

O noir destin! sort détesté!
A présent, son pauvre coeur tremble.

Inquiet, prêt à se troubler,

Ce martyr murmure: Il me semble

Que je voudrais bien m’en aller.
Mais Scribe, qu’un laurier décore,

Apparaît dans les airs flottants

Et dit à Landrol: Reste encore.

Landrol répond: Combien de temps?
Mais, blêmi par de tristes rages,

Scribe prend un air solennel.

Et l’on voit passer des orages

Sur le front de ce colonel.
Des Cunégondes et des Thècles

Passent, mystérieux témoins,

Dans ses yeux clairs. — Trois mille siècles,

Dit-il. Ou quatre. Plus ou moins.
Landrol dit: Mais quoi! la vallée

Frissonnante de Josaphat

Délivrera mon âme ailée.

Mais feu Scribe lui répond: Fat!
Quand on résiste, je m’obstine,

Et dans l’infini radieux

Tu joueras Michel et Christine

Après la mort de tous les Dieux!
9 juin 1888.

Voter pour ce poème!

Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Votre plume est une baguette magique. Faites de notre forum un lieu enchanté, à la manière de Cocteau.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Mais il y a ce mal

Bouts-rimés commandés sur le bel air