Norge

Norge, pseudonyme de Georges Mogin est un poète belge francophone .

Norge, pseudonyme de Georges Mogin, né le 2 juin 1898 à Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles) et mort le 25 octobre 1990 à Mougins, est un poète belge francophone. Une plaque commémorative est apposée sur sa maison natale, rue Jennart 14.
Georges Mogin naît au sein d’une famille bourgeoise. Son père, d’origine française est le descendant d’un protestant ayant fui la France après la révocation de l’édit de Nantes, sa mère est allemande, ce qui fait qu’il avait la double nationalité belge et allemande. Il fait ses études classiques au collège Saint-Michel puis à l’école allemande.

D’un premier mariage, avec Jeanne Laigle, en 1918, naîtra un fils, l’écrivain Jean Mogin qui sera l’époux de la poétesse Lucienne Desnoues. Pendant 34 ans, Georges Mogin sera représentant de commerce en textiles pour l’industrie familiale.

À 25 ans, en 1923, il publie son premier recueil (27 poèmes incertains) sous le pseudonyme de « Géo Norge », qu’il raccourcira bientôt en « Norge ». Il connaît une première période de publication intense jusqu’en 1936.

En compagnie de Raymond Rouleau, il fonde, en 1925, le théâtre du Groupe libre, un groupe avant-gardiste et éphémère qui mettra en scène Jean Cocteau, Karel Čapek, Max Deauville et, aussi, Tam-Tam, un poème scénique de Norge qui sera victime d’un tract et d’un chahut organisé par les surréalistes belges (Paul Nougé, Camille Goemans, E. L. T. Mesens).

En 1931, Norge rencontre Pierre-Louis Flouquet et Edmond Vandercammen. Ensemble, ils fondent le Journal des poètes. Une quinzaine de poètes gravitent autour de ce journal, dont André Salmon. En 1937, il fonde les Cahiers blancs qui publieront notamment un hommage à Milosz. Il collabore à l’Anthologie des poèmes inédits de Belgique (1940).

En 1940, il épouse l’artiste peintre Denise Perrier-Berche. Après la guerre, Norge émigre en Provence et devient antiquaire à Saint-Paul-de-Vence en 1954. C’est alors que commence sa seconde période de production intense.

Son œuvre est pleinement reconnue à la fin des années 1950 : en 1958, Norge reçoit le prix triennal de poésie de la Communauté française de Belgique pour son recueil Les Oignons, en 1969 l’Aigle d’or de la poésie au premier festival international du livre à Nice, en 1970 le prix quinquennal de littérature de la Communauté française de Belgique, puis, en 1971, le premier prix littéraire belgo-canadien.

En 1983, c’est la Semaine Norge à la Maison de la Poésie à Paris, en 1984, le Grand prix de poésie de la SGDL et, en 1985, le prix de la Critique pour Les Coq-à-l’âne.

Norge meurt à Mougins, en 1990, précédé de quelques années par sa femme. Ils reposent au cimetière du Grand-Vallon de cette ville.

Poésie

Sa poésie revêt une grande diversité de formes (poèmes-récits longs, virelangues, micro-fables, vers réguliers, versets…)

Sous un habit trompeur, celui d’un langage simple, accessible, parfois enfantin, à l’humour omniprésent, la poésie de Norge a une réelle dimension métaphysique. Poète inclassable, ce grand « Stupéfait » d’exister ne cesse de s’étonner : comment peut-on être un humain ?

Sa poésie allie concret et métaphysique, sensualité et cruauté, vérité et incrédulité, fringales terrestres et soif d’infini. Passionné par la vie dans la diversité de ses formes, il traite aussi bien des étoiles que du lombric ou de la mouche.

Les Poèmes de Norge ont été chantés par Jeanne Moreau sur des musiques de Philippe-Gérard. Ils sont aujourd’hui chantés par Loïc Lantoine, Juliette.