Tristan Tzara

Tristan Tzara, de son vrai nom Samuel Rosenstock, est un écrivain, poète et essayiste de langue roumaine et française et l’un des fondateurs du mouvement Dada dont il sera par la suite le chef de file.

famille Rosenstock fait partie des 800 000 personnes juives recensées à qui le code civil en vigueur, à l’époque, interdit la citoyenneté roumaine. Élevé dans une certaine aisance matérielle grâce au père qui est cadre dans une société d’exploitation pétrolière, Samuel connaît une enfance et une adolescence sans histoire. Il suit un cours sur la culture française dans un institut privé, s’éveille à la littérature au lycée Saint-Sava et s’inscrit en section scientifique pour le certificat de fin d’études au lycée Mihai-Viteazul. C’est un bon élève et ses professeurs notent son ouverture d’esprit et sa curiosité intellectuelle infatigable.

L’atmosphère provinciale de Bucarest ennuie Tzara qui rêve de partir. Contre l’avis de son père, mais encouragé par Janco qui le presse de le rejoindre à Zurich, il quitte la Roumanie pour la Suisse, pays neutre accueillant la jeunesse d’Europe refusant la guerre. Il s’inscrit à l’université en classe de philosophie. Mais l’ennui le gagne à nouveau : « les sensations de bien-être devinrent rares et tous les plaisirs étaient catalogués : les excursions, les cafés, les amis… » Il faut l’enthousiasme contagieux de Janco pour l’empêcher de retourner à Bucarest.

Défendant l’individualisme et la liberté totale des artistes, refusant tout dogme et valeur établis, son anticonformisme lui vaut d’être appelé à Paris pour contribuer à la revue Littérature. Avec André Breton, Guillaume Apollinaire, Philippe Soupault et Louis Aragon, il s’active pour désintégrer la structure traditionnelle du langage. En 1930, lassé du nihilisme, il rejoint le surréalisme et annonce la mort du mouvement Dada en 1922. Tristan Tzara rejoint le Parti communiste en 1936, essayant de le concilier avec le surréalisme, mais le quitte en 1956, suite à la répression communiste de la révolution hongroise. En 1931 sort ‘L’ Homme approximatif’, suivi de ‘Parler seul’ (1950) et de ‘La Face intérieure’ (1953), oeuvres dans lesquels le nihilo-destructeur se mue en poète lyrique plus mature. Tristan Tzara repose au cimetière Montparnasse.

Tzara : « Chaque soir, on chante, on récite – le peuple – l’art nouveau le plus grand au peuple – […] balalaïka, soirée russe, soirée française – des personnages édition unique apparaissent récitent ou se suicident, va et vient, la joie du peuple, cris ; le mélange cosmopolite de dire et de BORDEL, le cristal et la plus grosse femme sous les ponts de Paris. »