Paul Verlaine
Paul Verlaine est un écrivain et poète français du XIXᵉ siècle, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896. Il s'essaie à la poésie et publie son premier recueil, Poèmes saturniens en 1866, à 22 ans.
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En patinant
Nous fûmes dupes, vous et moi, De manigances mutuelles, Madame, à cause de l’émoi Dont l’Été férut nos cervelles. Le Printemps avait bien un peu Contribué, si ma mémoire Est bonne, à brouiller notre jeu, Mais que d’une façon moins noire ! Car au printemps l’air est si frais Qu’en somme les roses naissantes, Qu’Amour […] Plus
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Batignolles
Un grand bloc de grès ; quatre noms : mon père Et ma mère et moi, puis mon fils bien tard, Dans l’étroite paix du plat cimetière Blanc et noir et vert, au long du rempart. Cinq tables de grès ; le tombeau nu, fruste, En un carré long, haut d’un mètre et plus, Qu’une […] Plus
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Grotesques
Leurs jambes pour toutes montures, Pour tous biens l’or de leurs regards, Par le chemin des aventures Ils vont haillonneux et hagards. Le sage, indigné, les harangue ; Le sot plaint ces fous hasardeux ; Les enfants leur tirent la langue Et les filles se moquent d’eux. C’est qu’odieux et ridicules, Et maléfiques en effet, […] Plus
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Un grand sommeil noir
Un grand sommeil noir Tombe sur ma vie : Dormez, tout espoir, Dormez, toute envie ! Je ne vois plus rien, Je perds la mémoire Du mal et du bien… Ô la triste histoire ! Je suis un berceau Qu’une main balance Au creux d’un caveau : Silence, silence ! Ajouter aux favoris 0 Plus
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A la louange de Laure et de Pétrarque
Chose italienne où Shakspeare a passé Mais que Ronsard fit superbement française, Fine basilique au large diocèse, SaintPierredesVers, immense et condensé, Elle, ta marraine, et Lui qui t’a pensé, Dogme entier toujours debout sous l’exégèse Même edmondschéresque ou francisquesarceyse, Sonnet, force acquise et trésor amassé, Ceuxlà sont très bons et toujours vénérables, Ayant procuré leur […] Plus
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Ô triste, triste était mon âme
Ô triste, triste était mon âme A cause, à cause d’une femme. Je ne me suis pas consolé Bien que mon coeur s’en soit allé, Bien que mon coeur, bien que mon âme Eussent fui loin de cette femme. Je ne me suis pas consolé, Bien que mon coeur s’en soit allé. Et mon coeur, […] Plus
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Une grande dame
Belle « à damner les saints », à troubler sous l’aumusse Un vieux juge ! Elle marche impérialement. Elle parle — et ses dents font un miroitement — Italien, avec un léger accent russe. Ses yeux froids où l’émail sertit le bleu de Prusse Ont l’éclat insolent et dur du diamant. Pour la splendeur du […] Plus
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Le chien de Jean de Nivelle
C’est le chien de Jean de Nivelle Qui mord sous l’œil même du guet Le chat de la mère Michel ; François-les-bas-bleus s’en égaie. La Lune à l’écrivain public Dispense sa lumière obscure Où Médor avec Angélique Verdissent sur le pauvre mur. Et voici venir La Ramée Sacrant en bon soldat du Roy. Sous son […] Plus
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Le bruit des cabarets, la fange du trottoir
Le bruit des cabarets, la fange du trottoir, Les platanes déchus s’effeuillant dans l’air noir, L’omnibus, ouragan de ferraille et de boues, Qui grince, mal assis entre ses quatre roues, Et roule ses yeux verts et rouges lentement, Les ouvriers allant au club, tout en fumant Leur brûle-gueule au nez des agents de police, Toits […] Plus
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Laisse dire la calomnie
Laisse dire la calomnie Qui ment, dément, nie et renie Et la médisance bien pire Qui ne donne que pour reprendre Et n’emprunte que pour revendre… Ah ! laisse faire, laisse dire ! Faire et dire lâches et sottes, Faux gens de bien, feintes mascottes. Langue d’aspic et de vipère ; Ils font des gestes […] Plus
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Tu vis en toutes les femmes
Car tu vis en toutes les femmes Et toutes les femmes c’est toi. Et tout l’amour qui soit, c’est moi Brûlant pour toi de mille flammes. Ton sourire tendre ou moqueur, Tes yeux, mon Styx ou mon Lignon, Ton sein opulent ou mignon Sont les seuls vainqueurs de mon cœur. Et je mords à ta […] Plus