Les Plus Lus

  • Les yeux

    À Francisque Gerbault. Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ; Ils dorment au fond des tombeaux, Et le soleil se lève encore. Les nuits, plus douces que les jours, Ont enchanté des yeux sans nombre ; Les étoiles brillent toujours, Et les yeux se sont remplis d’ombre. […] Plus

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  • Les fils

    Sonnet. Toi que tes grands aïeux, du fond de leur sommeil, Accablent sous le poids d’une illustre mémoire, Tu n’auras pas senti ton nom dans la nuit noire Éclore, et comme une aube y faire un point vermeil ! Je te plains, car peut-être à tes aïeux pareil, Tu les vaux, mais le monde ébloui […] Plus

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  • Éclaircie

    Quand on est sous l’enchantement D’une faveur d’amour nouvelle, On s’en défendrait vainement, Tout le révèle : Comme fuit l’or entre les doigts, Le trop-plein de bonheur qu’on sème, Par le regard, le pas, la voix, Crie : elle m’aime ! Quelque chose d’aérien Allège et soulève la vie, Plus rien ne fait peine, et […] Plus

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  • La patrie

    Sonnet. Viens, ne marche pas seul dans un jaloux sentier, Mais suis les grands chemins que l’humanité foule ; Les hommes ne sont forts, bons et justes, qu’en foule Ils s’achèvent ensemble, aucun d’eux n’est entier. Malgré toi tous les morts t’ont fait leur héritier ; La patrie a jeté le plus fier dans son […] Plus

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  • Mars

    En mars, quand s’achève l’hiver, Que la campagne renaissante Ressemble à la convalescente Dont le premier sourire est cher ; Quand l’azur, tout frileux encore, Est de neige éparse mêlé, Et que midi, frais et voilé, Revêt une blancheur d’aurore ; Quand l’air doux dissout la torpeur Des eaux qui se changeaient en marbres ; […] Plus

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  • Hora prima

    J’ai salué le jour dès avant mon réveil ; Il colorait déjà ma pesante paupière, Et je dormais encor, mais sa rougeur première A visité mon âme à travers le sommeil. Pendant que je gisais immobile, pareil Aux morts sereins sculptés sur les tombeaux de pierre, Sous mon front se levaient des pensers de lumière, […] Plus

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  • Le pardon

    Pour peu que votre image en mon âme renaisse, Je sens bien que c’est vous que j’aime encor le mieux. Vous avez désolé l’aube de ma jeunesse, Je veux pourtant mourir sans oublier vos yeux, Ni votre voix surtout, sonore et caressante, Qui pénétrait mon coeur entre toutes les voix, Et longtemps ma poitrine en […] Plus

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  • Pèlerinages

    En souvenir je m’aventure Vers les jours passés où j’aimais, Pour visiter la sépulture Des rêves que mon coeur a faits. Cependant qu’on vieillit sans cesse, Les amours ont toujours vingt ans, Jeunes de la fixe jeunesse Des enfants qu’on pleure longtemps. Je soulève un peu les paupières De ces chers et douloureux morts ; […] Plus

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  • L’étranger

    Je me dis bien souvent : de quelle race estu ? Ton coeur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse, Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse : Il semble qu’un bonheur infini te soit dû. Pourtant, quel paradis astu jamais perdu ? A quelle auguste cause astu rendu service ? Pour ne […] Plus

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  • La lyre et les doigts

    Une muse, immobile et la tête penchée, Ne chantait plus ; la lyre en soupirait d’ennui, Et, se plaignant aux doigts de n’être plus touchée, Disait : « Quelle torpeur vous enchaîne aujourd’hui ? « Je ne puis rien sans vous, réveillez-vous, doigts roses ; L’air est si lourd, j’ai peine à vous parler tout […] Plus

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  • La mer

    La mer pousse une vaste plainte, Se tord et se roule avec bruit, Ainsi qu’une géante enceinte Qui des grandes douleurs atteinte, Ne pourrait pas donner son fruit ; Et sa pleine rondeur se lève Et s’abaisse avec désespoir. Mais elle a des heures de trêve : Alors sous l’azur elle rêve, Calme et lisse […] Plus

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  • L’art trahi

    Sonnet. Fors l’amour, tout dans l’art semble à la femme vain : Le génie auprès d’elle est toujours solitaire. Orphée allait chantant, suivi d’une panthère, Dont il croyait leurrer l’inexorable faim ; Mais, dès que son pied nu rencontrait en chemin Quelque épine de rose et rougissait la terre, La bête, se ruant d’un bond […] Plus

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