Les Plus Lus

  • Le doute

    Sonnet. La blanche Vérité dort au fond d’un grand puits. Plus d’un fuit cet abîme ou n’y prend jamais garde ; Moi, par un sombre amour, tout seul je m’y hasarde, J’y descends à travers la plus noire des nuits. Et j’entraîne le câble aussi loin que je puis. Or, je l’ai déroulé jusqu’au bout […] Plus

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  • Corps et Âmes

    Heureux les cœurs, les cœurs de sang ! Leurs battements peuvent s’entendre ; Et les bras ! Ils peuvent se tendre, Se posséder en s’enlaçant. Heureux aussi les doigts ! Ils touchent ; Les yeux ! Ils voient. Heureux les corps ! Ils ont la paix quand ils se couchent, Et le néant quand ils […] Plus

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  • En avant

    Sonnet. Il est donc vrai ! la terre est si vieille ! Oh ! raconte Comment elle a trouvé son solide contour, Le vaporeux chaos, sa lutte avec le jour, L’universelle mer, le sol herbeux qui monte, L’affreux serpent ailé, le pesant mastodonte, Puis l’air pur, le ciel bleu, la rose, Eve, l’amour, Le monde […] Plus

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  • Renaissance

    Je voudrais, les prunelles closes, Oublier, renaître, et jouir De la nouveauté, fleur des choses, Que l’âge fait évanouir. Je resaluerais la lumière, Mais je déplierais lentement Mon âme vierge et ma paupière Pour savourer l’étonnement ; Et je devinerais moi-même Les secrets que nous apprenons ; J’irais seul aux êtres que j’aime Et je […] Plus

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  • La Grande Chartreuse

    J’ai vu, tels que des morts réveillés par le glas, Les moines, lampe en main, se ranger en silence, Puis pousser, comme un vol de corbeaux qui s’élance, Leurs noirs miserere qui plaisent au cœur las. Le néant dans le cloître a sonné sous mes pas ; J’ai connu la cellule, où le calme commence, […] Plus

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  • La volupté

    Sonnet. Deux êtres asservis par le désir vainqueur Le sont jusqu’à la mort : la volupté les lie. Parfois, lasse un moment, la geôlière s’oublie, Et leur chaîne les serre avec moins de rigueur. Aussitôt, se dressant tout chargés de langueur, Ces pâles malheureux sentent leur infamie ; Chacun secoue alors cette chaîne ennemie, Pour […] Plus

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  • Une larme

    En tes yeux nage une factice opale, Et le charbon t’allonge les sourcils, Mais ton regard sans douceur n’est que pâle Sous tes gros cils de sépia noircis. Ah ! Pauvre femme, il règne un froid de pierre Dans la langueur menteuse de ce fard ; Quand tu mettrais l’azur sous ta paupière, Tu ne […] Plus

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  • À vingt ans

    Sonnet. À vingt ans on a l’œil difficile et très fier : On ne regarde pas la première venue, Mais la plus belle ! Et, plein d’une extase ingénue, On prend pour de l’amour le désir né d’hier. Plus tard, quand on a fait l’apprentissage amer, Le prestige insolent des grands yeux diminue, Et d’autres, […] Plus

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  • Consolation

    Une enfant de seize ans, belle, et qui, toute franche, Ouvrant ses yeux, ouvrait son cœur, S’est inclinée un jour comme une fleur se penche, Agonisante deux fois blanche Par l’innocence et la langueur. Ne parlez plus du monde à sa mère atterrée : Ce qui n’est pas noir lui déplaît ; Ah ! l’immense […] Plus

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  • La note

    Sonnet. Que n’ai-je un peu de voix ! J’ai le cruel ennui De sentir mon poème en ma poitrine éclore, Et de ne pouvoir pas, plus créateur encore, Comme j’ai mis mon cœur, mettre mon souffle en lui. Le chant aérien laisse, après qu’il a fui, Des lèvres jusqu’au ciel un sillage sonore Où l’âme, […] Plus

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  • À Ronsard

    Sonnet. Ô maître des charmeurs de l’oreille, ô Ronsard, J’admire tes vieux vers, et comment ton génie Aux lois d’un juste sens et d’une ample harmonie Sait dans le jeu des mots asservir le hasard. Mais, plus que ton beau verbe et plus que ton grand art, J’aime ta passion d’antique poésie Et cette téméraire […] Plus

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  • Je ne dois plus la voir

    Je ne dois plus la voir jamais, Mais je vais voir souvent sa mère ; C’est ma joie, et c’est la dernière, De respirer où je l’aimais. Je goûte un peu de sa présence Dans l’air que sa voix ébranla ; Il me semble que parler là, C’est parler d’elle à qui je pense. Nulle […] Plus

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