La note

Sonnet.

Que n’ai-je un peu de voix ! J’ai le cruel ennui
De sentir mon poème en ma poitrine éclore,
Et de ne pouvoir pas, plus créateur encore,
Comme j’ai mis mon cœur, mettre mon souffle en lui.

Le chant aérien laisse, après qu’il a fui,
Des lèvres jusqu’au ciel un sillage sonore
Où l’âme, rajeunie et plus légère, explore
Les paradis anciens qu’elle pleure aujourd’hui.

La note est comme une aile au pied du vers posée ;
Comme l’aile des vents fait trembler la rosée,
Elle le fait frémir plus sonore et plus frais.

Ô vierges qu’effarouche un seul mot, le plus tendre,
Peut-être modulé daigneriez-vous l’entendre,
Vous qui l’osez chanter sans le dire jamais !

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René-François Sully Prudhomme Apprenti Poète

Par René-François Sully Prudhomme

René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.

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