Je suis en ces déserts l’amoureuse Clytie

Je suis en ces déserts l’amoureuse Clytie,
Qui suis jusques au soir mon Soleil radieux,
Dont la jalouse ardeur d’un amour furieux
Fut cause que je suis en souci convertie.

Quand de mon horizon sa lumière est partie,
Et que l’obscure nuit la dérobe à mes yeux,
De pleurs j’émeus la terre et de soupirs les cieux,
Tant que par son retour ma peine est divertie.

Je n’ai que ce relâche au malheur qui me suit,
Le jour je me consomme et vais mourant la nuit,
Près ou loin que je sois de l’astre qui m’enflamme.

Près, j’aime mieux souffrir. Car par l’éloignement,
J’enferme, en me fermant au profond de mon âme,
L’ennui, le désespoir, l’horreur et le tourment.

Recueil : Amours de Phyllis

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