Les Plus Lus

  • Hermaphrodite

    Il avait l’âme aride et vaine de sa mère, L’œil froid du dieu voleur qui marche à reculons ; Il promenait sa grâce, insouciante, altière, Et les nymphes disaient : « Quel marbre nous aimons ! » Un jour que cet enfant d’Hermès et d’Aphrodite Méprisait Salmacis, nymphe du mont Ida, La vierge, l’embrassant d’une […] Plus

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  • Pluie

    Il pleut. J’entends le bruit égal des eaux ; Le feuillage, humble et que nul vent ne berce, Se penche et brille en pleurant sous l’averse ; Le deuil de l’air afflige les oiseaux. La bourbe monte et trouble la fontaine, Et le sentier montre à nu ses cailloux. Le sable fume, embaume et devient […] Plus

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  • L’indulgence

    L’Indulgence est tendre, elle est femme. Ceux qu’un faux pas, même expié, Dans le monde à jamais diffame, Lavent leur front dans sa pitié. Humble soeur aux longues paupières, Pour l’homme, fûtil criminel, Tandis qu’on lui jette des pierres, Elle garde un pleur fraternel. S’approchant du coeur plein de fange, De scorie épaisse et de […] Plus

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  • Les amours terrestres

    Nos yeux se sont croisés et nous nous sommes plu. Née au siècle où je vis et passant où je passe, Dans le double infini du temps et de l’espace Tu ne me cherchais point, tu ne m’as point élu ; Moi, pour te joindre ici le jour qu’il a fallu, Dans le monde éternel […] Plus

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  • Première solitude

    On voit dans les sombres écoles Des petits qui pleurent toujours ; Les autres font leurs cabrioles, Eux, ils restent au fond des cours. Leurs blouses sont très bien tirées, Leurs pantalons en bon état, Leurs chaussures toujours cirées ; Ils ont l’air sage et délicat. Les forts les appellent des filles, Et les malins […] Plus

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  • Aux amis inconnus

    Ces vers, je les dédie aux amis inconnus, A vous, les étrangers en qui je sens des proches, Rivaux de ceux que j’aime et qui m’aiment le plus, Frères envers qui seuls mon coeur est sans reproches Et dont les coeurs au mien sont librement venus. Comme on voit les ramiers sevrés de leurs volières […] Plus

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  • La grande allée

    C’est une grande allée à deux rangs de tilleuls. Les enfants, en plein jour, n’osent y marcher seuls, Tant elle est haute, large et sombre. Il y fait froid l’été presque autant que l’hiver ; On ne sait quel sommeil en appesantit l’air, Ni quel deuil en épaissit l’ombre. Les tilleuls sont anciens ; leurs […] Plus

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  • Rosées

    Je rêve, et la pâle rosée Dans les plaines perle sans bruit, Sur le duvet des fleurs posée Par la main fraîche de la nuit. D’où viennent ces tremblantes gouttes ? Il ne pleut pas, le temps est clair ; C’est qu’avant de se former, toutes, Elles étaient déjà dans l’air. D’où viennent mes pleurs […] Plus

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  • Douceur d’avril

    à Albert Mérat J’ai peur d’avril, peur de l’émoi Qu’éveille sa douceur touchante ; Vous qu’elle a troublés comme moi, C’est pour vous seuls que je la chante. En décembre, quand l’air est froid, Le temps brumeux, le jour livide, Le coeur, moins tendre et plus étroit, Semble mieux supporter son vide. Rien de joyeux […] Plus

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  • La vieillesse

    Viennent les ans ! J’aspire à cet âge sauveur Où mon sang coulera plus sage dans mes veines, Où, les plaisirs pour moi n’ayant plus de saveur, Je vivrai doucement avec mes vieilles peines. Quand l’amour, désormais affranchi du baiser, Ne me brûlera plus de sa fièvre mauvaise Et n’aura plus en moi d’avenir à […] Plus

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  • Les ailes

    Sonnet. Grand ciel, tu m’es témoin que j’étais tout enfant Quand par témérité j’ai demandé des ailes ; Convoitant de si bas les voûtes éternelles, Mes vœux n’altéraient pas ton calme triomphant. Je me sentais mourir dans un air étouffant, Ciel pur ! et j’aspirais à des saisons nouvelles ; Et c’est ta faute aussi, […] Plus

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  • Le fer

    Sonnet. Nous avons oublié combien la terre est dure : Au pas lent de nos bœufs le fer tranchant du soc L’entame en retournant le chaume et la verdure, La divise, et soulève un gros et large bloc. Ce labeur dont les mains saignaient, le fer l’endure. Plus souple que l’ormeau, plus ferme que le […] Plus

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