Les amours terrestres

Nos yeux se sont croisés et nous nous sommes plu.
Née au siècle où je vis et passant où je passe,
Dans le double infini du temps et de l’espace
Tu ne me cherchais point, tu ne m’as point élu ;

Moi, pour te joindre ici le jour qu’il a fallu,
Dans le monde éternel je n’avais point ta trace,
J’ignorais ta naissance et le lieu de ta race :
Le sort a donc tout fait, nous n’avons rien voulu.

Les terrestres amours ne sont qu’une aventure :
Ton époux à venir et ma femme future
Soupirent vainement, et nous pleurons loin d’eux :

C’est lui que tu pressens en moi, qui lui ressemble,
Ce qui m’attire en toi, c’est elle, et tous les deux
Nous croyons nous aimer en les cherchant ensemble.

Les vaines tendresses

Voter pour ce poème!

René-François Sully Prudhomme Apprenti Poète

Par René-François Sully Prudhomme

René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie est un feu qui brûle dans l'âme. Venez partager votre flamme, à la manière de Paul Éluard.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Dans le vent

Couplet sur l’air des ‘Hirondelles’, de Félicien David