Le Ciel

Mondai est parisien
Il est de la vieille race des bâtards
Il est seul pauvre frêle
Nous le voyons gagner à grand’peine sa vie
Il ne s’attaque pas à ses ennemis
Son linge le fuit
Sa maison se lézarde
Son cœur faiblit
Ses yeux ont perdu leur éclat
Trop tard pour avoir une idée
Le sommeil ni l’été ne lui sont plus d’aucun
Il ne pense pas à mourir
Dans la plaine orageuse
Ni bonne ni mauvaise
Les racines des gémissements
Pourrissent
Les verdures sont pliées
Entassées abattues
Comme des livres
Les violettes funèbres sonnent l’os
Et l’inerte comme des lèvres blafardes
Les serrures des fossés bouchées
Les mains qui s’ouvrent sont saisies
Du doux tremblement de la vase
Sous le vent d’acajou
Les nerfs
Sous les veines gonflées de la pluie énorme
La terre grasse
Sous le soleil sourd
Le cœur
Majestueux le lourd harnachement

Du mauvais temps quotidien

Sûr de sa route parmi les hommes
Une telle misère

Un tel défi
Il y a pourtant des rires sur terre
Qui applaudissent des promesses de sang jeune
Sans souvenirs
Des promesses de soleil frais
Au pied des derniers remparts
Qui vont se mêler au jour
Inexplicablement
Puisque

Mondai fils de tout et de peu

Est seul n’a rien et ne veut rien
Pas même combattre ses ennemis.

Paul Eluard

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