Charles Cros
Charles Cros, né le 1ᵉʳ octobre 1842 à Fabrezan et mort le 9 août 1888 dans le 6ᵉ arrondissement de Paris, est un poète et inventeur français.
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Jeune homme
Oh ! me coucher tranquillement Pendant des heures infinies ! Et j’étais pourtant ton amant Lors des abandons que tu nies. Tu mens trop ! Toute femme ment. Jouer avec les ironies, Avec l’oubli froid, c’est charmant. Moi, je baise tes mains bénies. Je me tais. Je vais dans la nuit Du cimetière calme où […] Plus
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Rancoeur lasse
Malgré sa folle trahison N’estelle pas encor la même ? La fierté n’est plus de saison. Je l’aime. Je sais qu’elle reste, malgré D’impurs contacts, vierge éternelle, Qu’aucun venin n’a pénétré En elle, Marbre trop charnel qui subit Toutes souillures, mais les brave ; Puisque la pluie, en une nuit, Le lave. Même au temps […] Plus
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Ecole buissonnière
Ma pensée est une églantine Eclose trop tôt en avril, Moqueuse au moucheron subtil Ma pensée est une églantine ; Si parfois tremble son pistil Sa corolle s’ouvre mutine. Ma pensée est une églantine Eclose trop tôt en avril. Ma pensée est comme un chardon Piquant sous les fleurs violettes, Un peu rude au doux […] Plus
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Les quatre saisons – Le printemps
Au printemps, c’est dans les bois nus Qu’un jour nous nous sommes connus. Les bourgeons poussaient vapeur verte. L’amour fut une découverte. Grâce aux lilas, grâce aux muguets, De rêveurs nous devînmes gais. Sous la glycine et le cytise, Tous deux seuls, que fautil qu’on dise ? Nous n’aurions rien dit, réséda, Sans ton parfum […] Plus
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Aux imbéciles
Quant nous irisons Tous nos horizons D’émeraudes et de cuivre, Les gens bien assis Exempts de soucis Ne doivent pas nous poursuivre. On devient très fin, Mais on meurt de faim, A jouer de la guitare, On n’est emporté, L’hiver ni l’été, Dans le train d’aucune gare. Le chemin de fer Est vraiment trop cher. […] Plus
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Testament
Si mon âme claire s’éteint Comme une lampe sans pétrole, Si mon esprit, en haut, déteint Comme une guenille folle, Si je moisis, diamantin, Entier, sans tache, sans vérole, Si le bégaiement bête atteint Ma persuasive parole, Et si je meurs, soûl, dans un coin C’est que ma patrie est bien loin Loin de la […] Plus
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À Mlle S. de L. C
Les saphirs durs et froids, voilés par la buée De l’orgueilleuse chair, ressemblent à ces yeux D’où jaillissent de bleus rayons silencieux, Inquiétants éclairs d’un soir chaud, sans nuée. Couvrant le front, comme au hasard distribuée, La chevelure flotte en tourbillons soyeux. La bouche reste grave et sans moue, aimant mieux S’ouvrir un peu, de […] Plus
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Aquarelle
À Henry Cros. Au bord du chemin, contre un églantier, Suivant du regard le beau cavalier Qui vient de partir, Elle se repose, Fille de seize ans, rose, en robe rose. Et l’Autre est debout, fringante. En ses yeux Brillent les éclairs d’un rêve orgueilleux… Diane mondaine à la fière allure, Corps souple, front blanc, […] Plus
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Banalité
L’océan d’argent couvre tout Avec sa marée incrustante. Nous avons rêvé jusqu’au bout Le legs d’un oncle ou d’une tante. Rien ne vient. Notre cerveau bout Dans l’Idéal, feu qui nous tente, Et nous mourons. Restent debout Ceux qui font le cours de la rente. Etouffé sous les lourds métaux Qui brûlèrent toute espérance, Mon […] Plus
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Conquérant
J’ai balayé tout le pays En une fière cavalcade ; Partout les gens se sont soumis, Ils viennent me chanter l’aubade. Ce cérémonial est fade ; Aux murs mes ordres sont écrits. Amenez-moi (mais pas de cris) Des filles pour la rigolade. L’une sanglote, l’autre a peur, La troisième a le sein trompeur Et l’autre […] Plus
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