Le mousse

Depuis de longs jours, l’ouragan qui gronde
Va nous emportant sur l’Océan noir,
Bien loin de la rive où je vins au monde,
Pour des maux que nul n’eût osé prévoir.

Le mât du vaisseau, que bat la tourmente,
Jette en s’inclinant un douloureux cri.
D’où vient qu’à son tour ce bois se lamente
Comme s’il cachait un cœur tout meurtri ?

Compagnon d’exil, tu pleures peut-être
La colline heureuse où nous sommes nés,
Toi, bel arbre, et moi, pauvre enfant champêtre,
Aux mêmes douleurs tous deux condamnés !

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