À Une Morte

tu avances toujours aux confins de la nuit

le feu s’est éteint où finit la patience

même les pas sur des chemins imprévus

n’éveillent plus la magie des buts
braises braises

l’amour s’en souvient
rien ne nous distrait de l’attente assise

sur les genoux enfants aux plénitudes chaudes

pourrais-je oublier le son de cette voix

qui contribue à répandre la lumière

au-delà de toute présence
fraises fraises

à l’appel des lèvres
comme la mer contenue

toute une vie enlacée

et sur les innombrables poitrines des vagues

l’incessant froissement des ours effleurés
rêves rêves

au silence de braise
pourrais-je oublier l’attente comblée

le temps ramassé sur lui-même

le jour jaillissant de chaque parole dite

le long embrasement de la durée conquise
sèves sèves

ma soif s’en souvient

Tristan Tzara
Condoléances

Dans notre jardin de vers, chaque commentaire est une fleur unique, à la manière de Villon. Plantez la vôtre.

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