Les Plus Lus

  • Aux poètes futurs

    Sonnet. Poètes à venir, qui saurez tant de choses, Et les direz sans doute en un verbe plus beau, Portant plus loin que nous un plus large flambeau Sur les suprêmes fins et les premières causes ; Quand vos vers sacreront des pensers grandioses, Depuis longtemps déjà nous serons au tombeau ; Rien ne vivra […] Plus

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  • Ma fiancée

    L’épouse, la compagne à mon cœur destinée, Promise à mon jeune tourment, Je ne la connais pas, mais je sais qu’elle est née ; Elle respire en ce moment. Son âge et ses devoirs lui font la vie étroite ; Sa chambre est un frais petit coin ; Elle y prend sa leçon, bien soumise […] Plus

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  • La coupe

    Sonnet. Dans les verres épais du cabaret brutal, Le vin bleu coule à flots et sans trêve à la ronde ; Dans les calices fins plus rarement abonde Un vin dont la clarté soit digne du cristal. Enfin la coupe d’or du haut d’un piédestal Attend, vide toujours, bien que large et profonde, Un cru […] Plus

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  • Rencontre

    Sonnet. Je ne te raille point, jeune prostituée ! Tu vas l’œil provocant, le pied galant et prompt, À travers le sarcasme et l’ignoble huée : Ton immuable rire est plus fort que l’affront. Et moi, je porte au bal le masque de mon front ; J’y vais, l’âme d’amour à vingt ans dénuée, Mendier […] Plus

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  • Le conscrit

    À la barrière de l’étoile, Un saltimbanque malfaisant Dressait dans sa baraque en toile Un chien de six mois fort plaisant. Ce caniche, qui faisait rire Le public au seuil rassemblé, Était en conscrit de l’empire Misérablement affublé. Coiffé d’un bonnet de police, Il restait là, fusil au flanc, Debout, les jambes au supplice Dans […] Plus

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  • Sépulture

    Sonnet. Ils m’ont dit : « Le secret est la marque des forts : Tu n’as pas respecté la peine de ta vie, Tu ne l’as point aux yeux stoïquement ravie. » Ah ! combien mes aveux m’ont coûté plus d’efforts ! Pour sauver une forme éphémère et chérie, Le profane embaumeur, troublé, mais sans […] Plus

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  • Évolution

    Quand je me hasarde à descendre Jusques aux bas-fonds du désir, À l’heure où l’on pèse la cendre Que laisse après soi le plaisir ; Ou quand je sonde l’origine De ces hymens vils et fortuits Qu’en songe la chair imagine, Ressouvenir d’antiques nuits… Je crois que dans une autre sphère, Où je me sentais […] Plus

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  • Déclin d’amour

    Dans le mortel soupir de l’automne, qui frôle Au bord du lac les joncs frileux, Passe un murmure éteint : c’est l’eau triste et le saule Qui se parlent entre eux. Le saule : « Je languis, vois ! Ma verdure tombe Et jonche ton cristal glacé ; Toi qui fus la compagne, aujourd’hui sois […] Plus

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  • Dernières vacances

    Sonnet. Heureux l’enfant qui meurt dans sa septième année Avant l’âge où le cœur doit saigner pour jouir ; Qui meurt de défaillance, en regardant bleuir Sous les orangers d’or la Méditerranée ! On ne tient plus son âme aux leçons enchaînée, Et, libre de s’éteindre, il croit s’épanouir. Plus de maîtres ! c’est lui […] Plus

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  • Une damnée

    Sonnet. La forge fait son bruit, pleine de spectres noirs. Le pilon monstrueux, la scie âpre et stridente, L’indolente cisaille atrocement mordante, Les lèvres sans merci des fougueux laminoirs, Tout hurle, et dans cet antre, où les jours sont des soirs Et les nuits des midis d’une rougeur ardente, On croit voir se lever la […] Plus

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  • Au prodigue

    Sonnet. Le cœur n’est pas fragile, il est fait d’or solide : Plût au dieux que, pareil à l’amphore de grès, Il ne servît qu’un temps et fût poussière après ! Mais il ne s’use point, ô douleur ! il se vide ! Au bord, la volupté rôde toujours avide : Frère, ne permets pas […] Plus

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  • Conseil (I)

    Sonnet. Pour vous, enfants, le monde est une nouveauté ; De leur nid vos vertus, colombes inquiètes, Regardent en tremblant les printanières fêtes Et cherchent le secret d’y vivre en sûreté. Le voici : n’aimez l’or que pour sa pureté ; N’aimez que la candeur dans vos blanches toilettes ; Et si vous vous posez […] Plus

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