Les Plus Lus

  • Pages volantes

    La poussière jamais ne couvrira ces pages. Que je sois vif ou mort, un vent viendra les agiter et, s’il le faut, elles s’envoleront par-dessus la montagne, pour se poser chez quelque peuple migrateur. Un prince, un voleur de chevaux les cueilleront comme des nénuphars, puis un prophète ordonnera qu’on les traduise. Elles prendront un […] Plus

    Lire la suite

  • Despotisme éclairé

    Le pouvoir absolu coulait des jours exquis. Louis XV disait : « Pour divertir la Reine, il faudrait mettre une perruque au chimpanzé. » La Pompadour ne comprenait la poésie qu’accompagnée de gestes lourds et théâtraux. Je n’étais pas heureux car le Duc de Choiseul m’avertissait : « Nous allons perdre l’Amérique. » En route […] Plus

    Lire la suite

  • L’avidité du poète

    Le catalpa n’a pas connu le sort qu’il espérait. Je ne peux rien pour lui. Le marbre blanc comme colombe n’est jamais parvenu jusqu’au palais de l’empereur. Je ne vais pas le consoler. La fourmi veut, par son travail, me donner des leçons de bonheur. Je n’en suis pas complice. L’azur lance un appel pour […] Plus

    Lire la suite

  • Vulgaire

    Je composais autrefois des cantates et je jouais du luth. Je m’occupe aujourd’hui de ma prostate, et le seul uppercut est celui que je lance aux cellulites étouffant mon cerveau. Je suis vulgaire ; ailleurs sont les élites ! Je suis un plat de veau avec au fond de moi quelques endives dont je fais […] Plus

    Lire la suite

  • Besoins

    J’ai survécu à mon besoin de vivre : tout le reste est sursis. Couché, debout, assis, mourant : demandez à mes livres quels sont mes droits car mon verbe m’opprime et je n’ai plus d’arpent. Je renais ou me pends selon le vœu de quelque rime. Comprenez-vous cette philosophie ? Quand il se fait trop […] Plus

    Lire la suite

  • La mort et le baiser

    Voulez-vous me prêter un peu de votre vie ? J’aimerais corriger la mienne qui est vieille et que j’ai mal servie. Un crâne plus léger lui donnerait l’espoir; une épaule plus leste, un sentiment d’amour. Voulez-vous me prêter, dans un parc, quelques gestes qui n’ont pas de contours, mais qui font au soleil peu à […] Plus

    Lire la suite

  • Simple comme bonsoir

    Ce silex est silex : un point final ; pas de soupir, pas de remords. Ce bourgeon est bourgeon sur le platane, sur l’érable : simple comme bonsoir. Cette mer est mouillée, avec une musique : l’entendez-vous ? Ce cheval est cheval, dans l’écurie, sur la colline : caressez-le. Cet azur est azur, très haut, […] Plus

    Lire la suite

  • La perfection

    Tout est parfait : quelques corbeaux qui salissent l’azur, quelques mots vénéneux pour dire le contraire de notre vérité, quelques récifs pour préparer notre naufrage, quelques prisons où croupit la licorne, quelques proverbes sans issue, quelques amis qui nous trahissent pour une lèvre, pour une rose déjà morte, quelques caprices comme un puma au milieu […] Plus

    Lire la suite

  • L’oubli

    J’oublie ma peau. J’oublie mon corps. J’oublie mon squelette qui penche. J’oublie le siècle et le décor, la journée grise et les nuits blanches. J’oublie le droit et le devoir, l’individu, la république. J’oublie la rue et le faubourg, les guet-apens de la musique. J’oublie le pain. J’oublie l’amour. J’oublie ma sœur, la femme heureuse, […] Plus

    Lire la suite

  • On doit dire : putain

    Voyant, voyou, voyeur : moi, je m’assume — on n’est pas délicat — de mon vivant ou à titre posthume — on étudie le cas. Je chante l’existence et ses merdouilles — on n’y voit que du feu. Pour un mot de travers, moi je me mouille — on se demande un peu ! Je […] Plus

    Lire la suite

  • Humilite

    Je ne vois pas pourquoi j’aurais plus d’importance que ce demi-citron qui pourrit dans mes doigts. Je cogite, je pense, mais c’est le moucheron, de son aile poudrée, qui conduit la planète, sans qu’on sache vers quoi. Je suis brisé ; je m’assimile à quelque assiette, pour me tenir plus coi. Je n’aime pas beaucoup […] Plus

    Lire la suite

  • Au dubitatif

    Dieu te demande un entretien ? Qu’il sache attendre. Explique-lui que tu conclus un compromis Avec des scarabées qui espèrent te vendre Quelques objets : leurs grands-parents ; c’est en amis Qu’ils t’ont cédé parfois des lunes illégales À bon compte. Ce Dieu te laisse indifférent; Tu lui préfères ce poème, un beau scandale Du […] Plus

    Lire la suite

Charger plus
Toutes nos félicitations. Vous avez atteint la fin de l'internet.