Les Plus Lus

  • Monde intérieur

    En moi, un océan explose : trois cents îles, les unes de safran, les autres de velours. En moi, une montagne est enceinte, nubile et à la fois coupable : un mépris, un amour. En moi, l’oiseau de paradis est la baleine qui fait surface, obéissant à ma chanson. En moi, ce qui est raisonnable […] Plus

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  • Je n’ai connu personne

    J’ai rencontré les Tolstoï, les Stendhal. J’ai connu les Venise. Je pourrais devenir la tête d’un cheval : je reste sans surprise. J’ai rencontré les Van Gogh, les Renoir. J’ai connu les Sporades. Je pourrais devenir profond comme un miroir : d’un mot, je me dégrade. J’ai rencontré les Einstein, les Pasteur. J’ai connu les […] Plus

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  • Un dieu

    Je ne suis pas à moi-même le culte que je pourrais prôner. Je suis sage à présent comme un adulte aux yeux des nouveau-nés. Je ne suis pas à moi-même le mythe ni le totem en or. J’ai de simples vertus, et je mérite sans ambages mon sort. Je ne suis pas à moi-même la […] Plus

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  • L’autre musique

    Ma vie, en toi plus rien ne me convainc. Raconte-moi la tienne, mon poème, cela vaut mieux ; rien de divin à l’origine : du phonème, du poumon qui se bloque, du cerveau. Il fallait un détail : le coin de rue, le bref soupir, quelques chevaux pressés, le chemin qui s’obstrue. Tu es né […] Plus

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  • Portrait improbable

    Mon œil de bistouri, mon front ridé en gare de triage, mon épaule où s’abattent les cyclones, mes lèvres pour seins lourds et tailles minces, ma vieille voix qui se casse et se brûle, mon menton façonné par le mépris, mes mains qui planent — oiseaux de paradis, simple volaille ? — mon corps qui […] Plus

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  • Le cirque

    Je connaissais, derrière les collines, un cirque avec un chapiteau où l’on clouait les comètes crépues, les lunes vertes. J’avais le droit d’y venir le dimanche, à la belle saison. L’hiver, il était interdit aux écoliers, pour ne pas nuire à Charlemagne, à la gravitation universelle, à Jean Racine et à l’hypoténuse. Je plaignais les […] Plus

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  • Un vers

    Je ne serai ni bourreau ni victime : plutôt le spectateur. Un seul vers anonyme change la pierre en fleur. Je ne distingue l’amour, la tendresse que pour mieux les tromper. Un vieil objet me blesse : c’est un vers usurpé. J’accepte le dégoût et le malaise car ils n’ont pas de poids. J’écris un […] Plus

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  • Désinvolture

    Puisque ma vie ne me plaît pas, je m’en invente une autre. Le siècle est jeune et maladroit comme un poulain dans la prairie. Les étudiants de Gôttingen, balafre sur la joue, se battent en duel pour un amour sans lendemain. L’Europe dort parmi les certitudes. Nicolas II ressemble à son cousin car le Roi […] Plus

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  • Présence frivole

    Je suis la fable du néant, qui s’ennuyait. Un jour, il s’est mis à conter une anecdote : il m’a conçu caprice, mensonge, élément superflu dans un monde affolé. Mais les plaisanteries sont comme un tour de carrousel ou un pétale d’églantine au gré des vents. Le néant, aujourd’hui, redevient très sérieux. Dans son travail, […] Plus

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  • Rage et rimbaud

    Au temps du premier alphabet, tu as connu l’exil. C’était la fête : on changeait de rivage comme la mer change d’écume. On oubliait les villes pour quelques villes plus ouvertes. On se disait adieu en des mots étrangers, avant de dire : « Bonjour, je crois que je vous aime. » Elève de la […] Plus

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  • De sang, de poil

    L’univers, c’est très bien, mais l’omoplate me réclame son dû. Je suis de peau, de chair et je me gratte, sans âme, individu parmi d’autres passants. Quelle pensée résiste à l’intestin ? Trop tard ! l’aile de l’ange, elle est passée, et je n’ai pas atteint l’absolu. Le divin me sollicite et je songe au […] Plus

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  • à l’antérieur

    Ensemble nous allons rechercher l’origine. La parole était là, qui demandait un corps. Ou bien, le corps sans corps parlait… Je ne devine Ni la vie qui précède la vie, ni la mort Qui suit la mort. Pourquoi ces tièdes préséances ? Nous sommes tous égaux de rester indécis. Avant la voix d’avant la voix, […] Plus

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