Les Plus Lus

  • Je dis vrai

    Vous admirez peut-être mon aisance à me dire mourant. Le désespoir a ses règles, je pense, et c’est au plus offrant que je réserve un drame de façade. Je me veux l’entonnoir des sentiments et des amours maussades car on n’y saurait voir que jeux, que dominos, que pirouettes, avec un air peiné. Mon vrai […] Plus

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  • La dernière page

    Toute page à présent est la dernière. A mon poème il manquera l’abeille, l’herbe et le ruisseau. Et mon roman ne saura retenir ni les clowns un peu fous ni les grands personnages. Les mots, au lieu de donner forme à la douleur ou à la joie, ne seront qu’une pauvre matière, sable ou bitume, […] Plus

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  • Antipathique

    Je me préfère antipathique, prêt à vous agresser. Le grincement est ma musique. Je me suis surpassé dans le mépris et dans la hargne que j’ai de vous, menteurs pareils à moi ! Car je n’épargne ni l’esprit ni le cœur : l’un se croit tout permis, silence ! et l’autre est un métal. Je […] Plus

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  • Un vide

    Imaginons : j’ai fait fortune dans les genoux artificiels, les éventails de nacre, les fausses dents. La cinquantaine atteinte, j’ai divorcé pour mieux courir les gourgandines et les danseuses qui, vers trois heures du matin, crachent le sang. J’ai payé cher pour ne jamais revoir mes fils : l’aîné, un gigolo ; et l’autre, une […] Plus

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  • Grâces

    Tu dois dire merci à cette chair, de t’avoir mis au monde : un azur infernal. Tu dois dire merci à l’inconnu, que par respect ou par défi tu nommes Dieu. Tu dois dire merci — elle mérite la tendresse — à cette rose qui n’est rose que pour te faire mal. Tu dois dire […] Plus

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  • De chemise en chemise

    J’ai couru les putains, les bouges, les comètes, les marquises bon teint et les lunes replètes qui par douze et par cent sur le trottoir du crime insultent les passants. J’ai bourlingué, sublime et nu, de port en port, de chemise en chemise : les parfums étaient forts et les âmes soumises. On me glissait […] Plus

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  • Les lampes

    Bien sûr, la lampe c’est le sein. Le sein, bien sûr, c’est une pomme, Qui devient la tortue. N’est sain L’esprit, bien sûr, que s’il renomme Les choses de travers. Pardon, La tortue c’est une poupée Comme une fleur sur l’édredon, Pardon, pardon, émancipée Par le doute royal. Tu vois, La fleur, tu vois, c’est […] Plus

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  • Les créations

    Au premier jour le jour n’existait Et au deuxième jour il y avait comme un besoin qui ne fût ni le jour ni la nuit. Et au troisième jour il y avait comme un néant têtu, et ce néant fut Dieu. Au quatrième jour Dieu dit : « Suis-je le jour, suis-je le Dieu ? […] Plus

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  • Au collectif

    Vous mourrez quatre fois. D’abord vos cartilages Et vos chairs pourriront : n’importe quand, ce soir Ou dimanche à midi. Vos rimes — c’est dommage — Alerteront le monde inconséquent : devoir, Sanglots, fidélité ? Partis les trouble-fête Qui n’auront rien troublé… Une seconde mort Viendra bientôt, l’oubli de la race discrète À qui vous […] Plus

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  • Les graines du doute

    Il flotte un air très doux comme de libellule sur mon livre fermé. Le temps s’arrête et le lilas stimule les mots inanimés, qu’il réveille soudain. Je serre dans mes paumes les restes de l’azur : il est à moi. Une chanson m’embaume, et je vois que les murs amicaux et sereins me ramènent le […] Plus

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  • Les saxophones

    J’ai plusieurs vies. Dans la meilleure, Comète entre les crocs, je suis serpent. Et dans les autres, suivant l’heure. Fétiche en or, dieu qui se pend. Je suis un arbre aux branches folles, L’épouvantail, le sous-marin… J’ai plusieurs morts. Une parole Suffit à me tuer. Je crains La neige et l’azur trop lucides. Je suis […] Plus

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  • Je veux vivre longtemps

    Je suis déçu. Est-ce ainsi qu’on se quitte? Je vous offre un toucan, un mimosa, un corail qui s’effrite, un mystère éloquent que traverse au matin une comète ou un astre étranglé. La métaphore et la fable s’apprêtent à vous interpeller. L’univers en devient plus insolite que ce vieux pangolin sur son rocher. Je ne […] Plus

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