Les Plus Lus

  • Portrait de l’auteur en hanneton

    Parmi les vingt ou vingt-cinq vies que j’ai vécues et qui, j’en suis certain, ne sauraient présenter le moindre attrait pour les bons citoyens, il en est une qui m’a laissé rêveur. J’étais ces années-là un hanneton. Je rampais au hasard sur un pétale, sur un objet rugueux, sur le bras nu d’une femme très […] Plus

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  • Malentendus

    Un baiser pour un autre. Un bas-ventre à la place d’un sein. Un serment qui se trompe de mots. Je ne peux plus sortir de mon indifférence. Un fleuve qui se perd sous les pavés. Un horizon couché devant la porte. Une ville qui fuit comme un renard. Je suis si fatigué par ces mystères […] Plus

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  • Les collaborateurs

    Je ne suis pas le seul auteur de ce poème. Je remercie le sel de mes poumons, le sucre de mon sang, la chimie, le hasard et la fatalité. Je remercie l’azur qui m’a ému, le mimosa que j’ai pu mettre en mots et le vautour qui ne m’a pas terrorisé. Je remercie le fleuve […] Plus

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  • Le temps sédentaire

    C’était au temps du temps qui galopait. Vous disiez à l’azur : « Embrassez-moi », et j’en étais jaloux, jusqu’à le menacer de cent mille supplices. Le crépuscule nous demandait pardon : nous avions droit à des journées sans fin, des journées caressantes. La cascade avait honte, d’aller de roc en roc, de chute en […] Plus

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  • Lettre d’amour

    Je vous ai tant aimée car vous m’avez permis de n’être plus moi-même au fond de vos trois chairs : la très humide, la soyeuse et parfois l’autre, imaginaire, où vous prenant et reprenant, torture et griserie, je prenais les cent femmes logées dans ma mémoire. Alors vous m’enleviez, Carnivore soudain, au nom de la […] Plus

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  • D’un personnage

    Comme on poussait jadis la chansonnette, il écrivait des vers inachevés; je l’aime pour cela, esthète ne croyant plus en rien, privé d’azur et de printemps. O sac d’urine, épouvantail sous le vent de l’hiver, séducteur sans retour qui dîne d’outrages réchauffés, pervers par innocence, il rédigeait des phrases coagulées sur de vagues frissons, mais […] Plus

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  • Résurrection

    Cinq ou six jours après ma mort, on a jugé que je mérite de revenir sur terre. L’idée me paraît saugrenue, mais je ne veux désobliger personne. Vu mes services de poète lucide et franc, on m’a laissé le choix : « Voulez-vous être Boccace, Lord Byron, Victor Hugo, Virgile, Apollinaire ? » Je n’ai […] Plus

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  • Au subjectif

    Je suis le fils d’une consonne et d’un proverbe. Un peu de chair qui chante avant de se faner. Assis parmi les mots, comme un cromlech imberbe. Je trouve en eux ma foi ; je pourrais me damner Pour les plus pervertis. Cher mot de « coloquinte », Tu es l’œuf et la cloche et […] Plus

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  • Je suis trois

    Entre moi-même et moi, un autre intrus dans mes poumons s’agite. J’étais deux ; je suis trois : est-ce aux dieux hypocrites, en qui je n’ai pas cru, que je dois ce conflit ? Désincarné, je frémis pour mon double, et mon triple me ronge. À qui n’est jamais né que pour un destin trouble, […] Plus

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  • Au vocatie

    Quelle attitude, s’imposer ! Tu t’interroges. Combien sont-ils, ces vieux toi-mêmes sous ta peau ? Es-tu sept cents ? Tu te renvoies, tu te limoges, Tu cherches l’unité, toi qui es le troupeau Des humaines brebis : l’une a pris ton aisselle. L’autre tes yeux. Tu te divises. Des neutrons Discutent l’univers dans tes genoux […] Plus

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  • De passage

    Un homme et son pesant de doute sont passés ce matin : une montagne s’est dissoute et le soleil éteint ne forme qu’un amas de cendres. Un homme et son remords se sont pendus car se comprendre exige trop d’efforts. Dans la mansarde on voit la corde avec son air moqueur. Un homme dépité n’accorde […] Plus

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  • Domicile

    Je me suis enfermé dans ma soupente : je refuse de voir les trottoirs, les platanes, l’azur. Mes livres sont par terre, sentant l’oignon et le poireau. Le robinet me parle un vieux patois de Macédoine ou de Galice. La photo de Van Gogh, il faut que je la brûle. Sur mon poème je découvre […] Plus

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