Les Plus Lus

  • L’abandon

    Je quitte ma maison, qui séquestrait l’azur. Je quitte mon épouse : elle mérite un compagnon moins torturé. J’abandonne mes livres : lisez des fables moins moqueuses. Sur le gazon je laisse ma jambe droite, ma jambe gauche : qui voudra s’en servir ? J’offre au ruisseau mon crâne : il n’a aucun emploi pour […] Plus

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  • âme fermée

    Caresse après caresse, feuillage après feuillage, que reste-t-il ? Un fleuve qui a peur. Un été qui s’ampute. Que faut-il exprimer ? Une ville, on dirait vagabonde. Une route, on dirait qui s’efface. Oserait-on conclure ? Le réel très opaque. L’enfant trop jeune pour aimer. Quelle raison déraisonnable ? On vit de ces fragments. On […] Plus

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  • Dernières offrandes

    Je puis encore vous donner — pendant combien de jours, combien de mois ? la suave douceur des choses disparues. Je puis encore vous traduire — jusqu’à ce soir, jusqu’à jeudi prochain ? — les quelques mots qui mènent à l’extase. Je puis encore vous prêter — c’est la dernière fois, me semble-t-il — une […] Plus

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  • Volontés

    Première volonté. Première différence. Je veux naître deux fois : ici mais autre part, pour un plus grand frisson, pour un plus haut défi. Il faut vivre en tant qu’homme et en tant que montagne et en tant que presqu’île. Je refuse l’azur : j’en invente un, plus fou. J’écrirai, j’écrirai, comme on maudit, comme […] Plus

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  • La mort est longue

    Un pétale de rose qui valse, qui s’arrête. Un scarabée heureux comme un silence. Un silex qui recueille un soupir vagabond. Une fontaine avec ses trois musiques. Un fruit qui dort dans son parfum léger. Un azur descendu sans raison sur les toits, pour recevoir qui sait quelles caresses. Une mémoire transformée par la fable. […] Plus

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  • Sauf l’être humain

    Changer de forme et de nature. Être n’importe quoi, sauf l’être humain : la boue, la nèfle qui suppure, la comète écrasée sur le chemin, le torchon, le marteau, la herse, les outils de la peur. Se dénigrer comme une foule se disperse après l’émeute. Indifférent, paré contre l’assaut de la logique, se faire marbre […] Plus

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  • Refus d’identité

    C’est comme une convalescence que n’aurait précédée aucune maladie. C’est comme un tendre désespoir par trop d’amour gâché, trop de musique tue. C’est comme une faiblesse dont on refuse de parler, dont on souffre avec honte. C’est comme une félicité qui ressemble aux injures, qui ressemble aux stigmates. C’est comme un deuil serein, sans morts, […] Plus

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  • Fragile éternité

    Une poire, je pense, qui pourrit à vue d’oeil. Un miroir qui se brise, ou dirait par dégoût. Un plafond qui s’effondre pour ne pas être à moi. Une ruelle qui change de village : est-ce pour m’éviter ? Un corps qui dit : « Il me faudrait un autre maître. » Une âme proposant […] Plus

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  • Les confrères

    Salut Villon, avec ta gueule d’assassin que tu nous as cachée. Salut Ronsard, et ta barbiche où se disputent les charançons. Salut Racine, et ta perruque qui sent la soubrette du Roy. Salut Victor Hugo, qui à toutes volées sonnes les cloches de Notre-Dame. Salut Alphonse, qui pleures le bien d’aimer avec le mal d’amour. […] Plus

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  • Le don d’admirer

    J’écoute Franz Schubert et tout m’est pardonné, même d’être vivant. Je relis Supervielle et je n’ai plus de peine, quoi que fasse le vent. Je regarde Rubens et ses trois nouveau-nés, qui occupent la scène d’un théâtre en plein air, et j’oublie ma sclérose. J’écris à Diderot qui demain répondra : « Votre époque est […] Plus

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  • Pages volantes

    La poussière jamais ne couvrira ces pages. Que je sois vif ou mort, un vent viendra les agiter et, s’il le faut, elles s’envoleront par-dessus la montagne, pour se poser chez quelque peuple migrateur. Un prince, un voleur de chevaux les cueilleront comme des nénuphars, puis un prophète ordonnera qu’on les traduise. Elles prendront un […] Plus

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  • Despotisme éclairé

    Le pouvoir absolu coulait des jours exquis. Louis XV disait : « Pour divertir la Reine, il faudrait mettre une perruque au chimpanzé. » La Pompadour ne comprenait la poésie qu’accompagnée de gestes lourds et théâtraux. Je n’étais pas heureux car le Duc de Choiseul m’avertissait : « Nous allons perdre l’Amérique. » En route […] Plus

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