Dernières offrandes

Je puis encore vous donner

— pendant combien de jours, combien de mois ? la suave douceur des choses disparues.

Je puis encore vous traduire

— jusqu’à ce soir, jusqu’à jeudi prochain ? — les quelques mots qui mènent à l’extase.

Je puis encore vous prêter

— c’est la dernière fois, me semble-t-il — une délicatesse,

une tiédeur pareille à quelque soie.
Je puis encore vous séduire

— ce n’est plus moi : c’est quelqu’un d’autre — par le fruit délicieux du mépris

et le profil ébréché du néant.
Je puis encore vous terroriser.

Voter pour ce poème!

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie est le miroir de l'âme. Reflétez la vôtre dans nos commentaires, à la manière de Baudelaire.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments