Dimanches (VI)

J’aurai passé ma vie à faillir m’embarquer
Dans de bien funestes histoires,
Pour l’amour de mon coeur de Gloire !….
Oh ! qu’ils sont chers les trains manqués
Où j’ai passé ma vie à faillir m’embarquer !….

Mon coeur est vieux d’un tas de lettres déchirées,
Ô Répertoire en un cercueil
Dont la Poste porte le deuil !….
Oh ! ces veilles d’échauffourées
Où mon coeur s’entraînait par lettres déchirées !….

Tout n’est pas dit encor, et mon sort est bien vert.
Ô Poste, automatique Poste,
Ô yeux passants fous d’holocaustes,
Oh ! qu’ils sont là, vos airs ouverts !….
Oh ! comme vous guettez mon destin encor vert !

(Une, pourtant, je me rappelle,
Aux yeux grandioses
Comme des roses,
Et puis si belle !….
Sans nulle pose.
Une voix me criait : ‘ C’est elle ! Je le sens ;
‘ Et puis, elle te trouve si intéressant ! ‘
Ah ! que n’aije prêté l’oreille à ses accents !…)

Des Fleurs de bonne volonté

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Jules Laforgue Apprenti Poète

Par Jules Laforgue

Jules Laforgue né le 16 août 1860 à Montevideo et mort le 20 août 1887 à Paris, est un poète franco-uruguayen symboliste. Connu pour être un des inventeurs du vers libre, il mêle, en une vision pessimiste du monde, mélancolie, humour et familiarité du style parlé.

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