Tandis que je me plains, …

Tandis que je me plains, à l’ombre de ces bois,
De celle qui detient ma franchise egarée,
J’entens le rossignol se plaignant de Terée,
Qui son ramage accorde aux accens de ma voix.
Tous deux diversement nous plaignons toutesfois :
Luy, de vengence ayant toute l’ame alterée,
Moy, au contraire ayant la mienne enamourée
D’une pour qui cent morts en vivant je reçois.
Bien est vrai qu’en trois mois sa complainte s’acheve,
Mais la mienne jamais ne prend ne fin ne tresve,
Ainçois dure tout l’an constante en mes travaulx
Puis donc que mon tourment à nul autre s’egalle,
Finisséje mes jours, pour finir tant de maulx,
Chantant jusqu’à la mort comme fait la cigalle.

Les Soupirs

Ajouter aux favoris 0

Voter pour ce poème!

Avatar Apprenti Poète

Par Olivier De Magny

Olivier de Magny, né à Cahors dans le Quercy vers 1529 et mort vers 1561, est un poète français.

Rejoignez notre cercle de mots. Votre commentaire est le bienvenu.

Laisser un commentaire

Avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Au livre de Léopardi

Resserrement