Robert DesnosÀ Eugène et Lucienne de Kermadec
Mon tombeau mon joli tombeau,
il sera peint au ripolin
avec des agrès de bateau
et des tatouages de marins.
Sur mon tombeau un phonographe
chantera soir et matin
la complainte du guerrier cafre
navré d’un coup d’œil libertin.
Sur mon tombeau un phonographe
récitera cette épitaphe
LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ
FacebookXWhatsAppEmailDerrière le treillis du passage à niveau Les filles de Strasbourg composent un tableau Pour Marchai, gai bouquet de figures naïves ! Elles portent le court jupon de couleurs vives, Et la coiffe ancienne aux larges nœuds bouffants. Blondes avec les yeux étonnés des enfants, Elles ont à la lèvre un rouge et bon sourire…
FacebookXWhatsAppEmailIls meurent nos vieux soleils Ils meurent pour mieux renaître Astres d’une seule récolte qui fourmillent d’infini Venus de terres innombrables à travers pas à travers mots à travers morts et vies Nous jouons l’existence Contre un décor qui fuit Ils meurent nos vieux soleils Ils meurent pour mieux renaître! Ajouter aux favoris 0
FacebookXWhatsAppEmailSilence d’aventure Quand tu baisses vers moi Les paumes nues d’un toit Sous d’acides verdures Je reconnais le bruit Du ciel contre la plaine Comme source sur fruit D’or chu de branche vaine Cependant le soleil Demeure aussi lointain Nul astre ne s’éteint Nul ne sort du sommeil Mais des jours sont à naître Au…
FacebookXWhatsAppEmailLes Mavromikhalis, les aigles du vieux Magne, Ont traqué trois cents Turks dans le défilé noir, Et, de l’aube à midi, font siffler et pleuvoir Balles et rocs du faîte ardu de la montagne. L’amorce sèche brûle et jaillit par éclair D’où sort en tournoyant la fumerolle grêle ; L’écho multiplié verse comme une grêle…
FacebookXWhatsAppEmailOn me dit : Vous ne devez pas l’épouser. Tous les présages sont d’accord, et néfastes : remarquez bien, dans son nom, l’EAU, jetée au sort, se remplace par le VENT. Or, le vent renverse, c’est péremptoire. Ne prenez donc pas cette femme. Et puis il y a le commentaire : écoutez : « Il se…
FacebookXWhatsAppEmailÀ Maurice Raynal. S’étendant sur les côtes du cimetière La maison des morts l’encadrait comme un cloître À l’intérieur de ses vitrines Pareilles à celles des boutiques de modes Au lieu de sourire debout Les mannequins grimaçaient pour l’éternité Arrivé à Munich depuis quinze ou vingt jours J’étais entré pour la première fois et par…
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