Le geôlier sous la peau

L’insistante aiguille bien ancrée
Dans la chair de poule
De sa mémoire junky,
S’infiltre dans son tendre bras de baby-doll
Sous l’oeil d’un scorpion perdu dans les herbes folles,
Qui s’avance, encravaté de fièvre sourde

Poupée sans escale, esclave du venin
Qui trône dans son sang de mescaline,
Elle voit défiler des couturiers en habits nus
Sous la toile de latex de sa came isole échancrée

Quand elle sent monter la faim
Elle dévore sa soupe
De viande rouge
Encore fumante
D’un coup de langue crantée,
Sous les feux de ses revolvers sans gâchette
Et des rushs obscurs de son carnaval souterrain

Au bout de la nuit,
Son misérable geôlier la libère,
Enfin
Et ramène son corps
Cassé,
Au bord de l’écume
De ses draps sales et froissés.

William Braumann

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