Contre les dominicains inquisiteurs

En tout je vois
Valeur cesser,
On ne s”cn soucie ça ni là :
L’on ne songe à nul
Bien chez nous
On n’a cœur qu’au travail qui gagne.
C’est mal aux clercs et aux frères
Prêcheurs
D’interdire ce qui ne leur plaît pas :
Les dons généreux qu’on tait pour l’Honneur;
Mépriser
Honneur,
Libéralité,
C’est avoir, je crois, le cœur mal placé.

Dieu veut en nous
Prix et
Louange
Lui qui, je sais, fut vraiment homme.
Et l’homme qui
Dieu contrecarre
Dieu lui a fait un tel honneur
Qu’à son image il l’a fait noble et grand,

Plus près de lui qu’aucune créature.
Fou donc celui qui n’estime son
Prix,
Mais qu’il agisse en ce monde si bien
Qu’il soit partout bienvenu, où qu’il aille.

Ils se sont faits
Inquisiteurs
Et jugent selon leur caprice ;
J’approuve bien que l’on enquête,

Qu’on pourchasse même l’erreur
Et qu’en discours bienveillants et sans haine
On sonne aux égarés le rappel de la foi ;
Qui se repent, je veux qu’il trouve grâce ;
Et que nos clercs si loyalement gagnent
Que tort ni droit n’y perdent rien du leur.

Ils disent – c’est folie plus grande ! -Que l’orfroi ne convient aux dames…
Pourtant
Dame qui ne fait pis,
Qui n’en tire orgueil ni superbe, À se parer, ne perd l’amour de
Dieu :
Nul, en effet, si par ailleurs est sage,
Ne s’aliène
Dieu en se vêtant bien.
Ce n’est pas l’habit noir, ni le froc blanc
Qui leur vaudront
Dieu, s’ils ne font pas mieux !

Tous nos clercs – pour
Notre-Seigneur –

Renoncent au siècle pervers :

Ils ne pensent qu’à l’autre vie.

Dieu les garde du déshonneur
Aussi vrai qu’ils sont sans orgueil et humbles,
Qu’ils n’ont au cœur erreur de convoitise
Qu’ils n’ont nulle envie des beautés visibles !…
Ils ne veulent rien, mais emportent tout
Et font peu de cas du dam du prochain !

Sirventès ! va vite à
Toulouse, au comte
Vaillant : qu’il songe à tout ce qu’ils lui firent.
Et que désormais il se garde d’eux !

Voter pour ce poème!

Avatar Apprenti Poète

Par Guilhem De Montanhagol

Né à Toulouse, il s’engage auprès de Raymond VII, comte de Toulouse, comme le firent Peire Cardenal et Bernard Sicart, pour défendre sa ville contre les assauts des troupes des barons du Nord, des Croisés puis des troupes royales. Il soutient les valeurs de la culture languedocienne dont il déplore la disparition progressive sous les coups meurtriers et sauvages des inquisiteurs dominicains ( à partir de 1233)

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie se nourrit de vos réflexions. Laissez un peu de vous sur nos pages.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Chanson des Rues

L’An nouveau