Le grand arbre

Dans un parc oublié dont le silence amorce
Les rêveurs, sentinelle ancienne du seuil,
Le grand arbre muet isole son orgueil,
Et vers le ciel étend ses branches avec force.

Son tronc noir se raidit musculeux comme un torse,
Et son cœur dépouillé ferait un bon cercueil.
Il a l’air de porter l’empreinte d’un long deuil,
Et l’âge a sillonné profondément l’écorce.

Il sent qu’il n’est pas fait pour prêter aux amants
L’ombre dont le secret rassure les serments
Et les baisers, concert matériel des rêves.

Inutile à l’amour trop vulgaire pour lui,
Âpre et dur, il attend venir avec ennui
La fermentation violente des séves.

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Albert Mérat Apprenti Poète

Par Albert Mérat

Albert Mérat, né le 23 mars 1840 à Troyes et mort le 16 janvier 1909 en son domicile dans le 14 arrondissement de Paris, est un poète français.

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