Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie.
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Pourquoi me grondes-tu, vieux matin affamé
FacebookXWhatsAppSonnet LXIX. Pourquoi me grondes-tu, vieux matin affamé, Comme si Du Bellay n’avait point de défense ? Pourquoi m’offenses-tu, qui ne t’ai fait offense, Sinon de t’avoir trop quelquefois estimé ? Qui t’a, chien envieux, sur moi tant animé, Sur moi, qui suis absent ? crois-tu que ma vengeance Ne puisse bien d’ici darder jusques…
Paysage
FacebookXWhatsAppVers Saint-Denis c’est bête et sale la campagne. C’est pourtant là qu’un jour j’emmenai ma compagne. Nous étions de mauvaise humeur et querellions. Un plat soleil d’été tartinait ses rayons Sur la plaine séchée ainsi qu’une rôtie. C’était pas trop après le Siège : une partie Des « maisons de campagne » était à terre…
Prophétie
FacebookXWhatsAppUn jour la Terre ne sera Qu’un aveugle espace qui tourne Confondant la nuit et le jour. Sous le ciel immense des Andes Elle n’aura plus de montagnes, Même pas un petit ravin. De toutes les maisons du monde Ne durera plus qu’un balcon Et de l’humaine mappemonde Une tristesse sans plafond De feu l’Océan…
Pourquoi chanter ?
FacebookXWhatsAppQuand notre âme est pleine, Nous chantons, enfants ! La joie ou la peine Ont besoin des chants. Le chant, lit de mousse, Berce les chagrins ; La joie est plus douce Au son des refrains. Le coucou soupire, L’alouette rit, Le bosquet respire, Le ruisseau gémit. La musique est reine Des champs et des…
Le temps moqueur
FacebookXWhatsAppLaisser le temps au temps Mais comment? Quand on ne vit qu’un instant L’espace d’une vie éphémère Juste le temps de laisser un repère On a beau rester jeune Mais on ne fait que vieillir Des fois on a le temps d’attendre Des fois il file sans prévenir Le train de la mort n’attend pas…
Fleur
FacebookXWhatsAppLa pierre. La pierre dans l’air, celle que je suivais. Ton œil, aussi aveugle que la pierre. Nous étions des mains, nous vidions les ténèbres, nous trouvions le mot, qui remontait l’été : Fleur. Fleur – un mot d’aveugle Ton œil et mon œil: ils s’inquiètent de l’eau. Veille silencieuse, pan de cœur par pan…