Ballade pour les chanteurs

Soyons sérieux ou bouffons,

Mais chantons! Luth ou flageolet,

C’est par là que nous triomphons,

Prenant les âmes au filet.

Lion fauve, doux agnelet

Et rochers à qui maintes fois

Orphée en leur langue parlait,

Tout cède au charme de la voix.
Jeannettes que nous attifons,

Lindors triés sur le volet,

Banquier maniant ses chiffons,

Soudard tenant son pistolet,

Moine disant son chapelet,

Amour qui de ses petits doigts

Sans façon nous prend au collet,

Tout cède au charme de la voix.
Chantons sous les ardents plafonds

Où l’or pompeux met son reflet,

Ou dans les bocages profonds

Comme fait le rossignolet,

Mais chantons! Duc ou Jodelet,

Orgueil indomptable des rois

Et fillette à l’esprit follet,

Tout cède au charme de la voix.
Envoi.
Prince, je suis votre valet!

Vous aimez Lyse, je le vois;

Eh bien, chantez! car, s’il vous plaît,

Tout cède au charme de la voix.
Juillet 1869.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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