Le Pompier

Un oeil crevé, le front déchiré par les flammes,

Et n’ayant plus qu’un peu de vie en son oeil blanc,

Ce pompier tout couvert de poussière et de sang

Expirait dans la nuit et dans la boue infâmes.
O philanthrope ému, tandis que tu déclames,

Une poutre embrasée avait troué son flanc.

Pour la première fois ayant quitté son rang,

Il s’en allait, tragique et seul, où vont les âmes.
Au bord du lit de camp, dans le poste éveillé

Pour l’accueillir, son bras velu traînait, souillé

Partout d’un sang épais et noir comme une lie.
Je voyais près de moi pendre ce bras guerrier,

Et j’y lus: Pour la vie amour a Rosalie,

Inscrit en rose dans un rameau de laurier.
Juillet 1868.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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