Un jour au mont Atlas

Victor Hugo
par Victor Hugo
0 vues
0.0

Un jour au mont Atlas les collines jalouses
Dirent : Vois nos prés verts, vois nos fraîches pelouses
Où vient la jeune fille, errante en liberté,
Chanter, rire, et rêver après qu’elle a chanté ;
Nos pieds que l’océan baise en grondant à peine,
Le sauvage océan ! notre tête sereine,
A qui l’été de flamme et la rosée en pleurs
Font tant épanouir de couronnes de fleurs !

Mais toi, géant ! d’où vient que sur ta tête chauve
Planent incessamment des aigles à l’oeil fauve ?
Qui donc, comme une branche où l’oiseau fait son nid,
Courbe ta large épaule et ton dos de granit ?
Pourquoi dans tes flancs noirs tant d’abîmes pleins d’ombre ?
Quel orage éternel te bat d’un éclair sombre ?
Qui t’a mis tant de neige et de rides au front ?
Et ce front, où jamais printemps ne souriront,
Qui donc le courbe ainsi ? quelle sueur l’inonde ?…

Atlas leur répondit : C’est que je porte un monde.

Les feuilles d’automne

Victor Hugo

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Victor Hugo

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

La poésie est une danse de l'âme. Enchaînez vos mots, comme un poème de Nijinsky, et dansez avec nous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.