Ô vous, maudits sonnets, vous qui printes l’audace

Ô vous, mauditz sonnetz, vous qui prinstes l’audace
De toucher à Madame ! ô malings et pervers,
Des Muses le reproche, et honte de mes vers !
Si je vous feis jamais, s’il fault que je me face

Ce tort de confesser vous tenir de ma race,
Lors, pour vous, les ruisseaux ne furent pas ouverts
D’Apollon le doré, des Muses aux yeulx verts ;
Mais vous receut naissants Tisiphone en leur place.

Si j’ay oncq quelque part à la posterité,
Je veulx que l’un et l’aultre en soit desherité.
Et si au feu vengeur dez or je ne vous donne,

C’est pour vous diffamer : vivez, chetifz, vivez ;
Vivez aux yeulx de tous, de tout honneur privez ;
Car c’est pour vous punir, qu’ores je vous pardonne.

Vingt neuf sonnetz

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Etienne De La Boetie Apprenti Poète

Par Etienne De La Boetie

Étienne de La Boétie est un écrivain humaniste et un poète français, né le 1ᵉʳ novembre 1530 à Sarlat et mort le 18 août 1563 à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux. La Boétie est célèbre pour son Discours de la servitude volontaire.

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