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  • Si onc j’eus droit, or j’en ay de me plaindre

    Si onc j’eus droit, or j’en ay de me plaindre : Car qui voudroit que je fusse content Estant loing d’elle ? Et je ne sçay pourtant, En estant pres, si mon mal seroit moindre. Ou pres, ou loing, le mal me vient atteindre ; J’ay beau fuir, en tous lieux il m’attend Pres, un […]

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  • Où qu’aille le Soleil, il ne voit terre aucune

    Où qu’aille le Soleil, il ne voit terre aucune, Où les maulx que tu fais ne te facent nommer. Mais de toy icy bas qu’en doit l’on presumer, Quand de ton pere aussi tu n’as mercy pas une ? Ta force en terre, au ciel, par tout le monde est une : L’oiseau par l’air […]

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  • Ce jourd’huy du Soleil la chaleur alteree

    Ce jourd’huy du Soleil la chaleur alteree A jauny le long poil de la belle Ceres : Ores il se retire ; et nous gaignons le frais, Ma Marguerite et moy, de la douce seree, Nous traçons dans les bois quelque voye esgaree : Amour marche devant, et nous marchons apres. Si le vert ne […]

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  • Quand celle j’oy parler qui pare nostre France

    Quand celle j’oy parler qui pare nostre France, Lors son riche propos j’admire en escoutant ; Et puis s’elle se taist, j’admire bien autant La belle majesté de son grave silence. S’elle escrit, s’elle lit, s’elle va, s’elle dance, Or je poise son port, or son maintien constant, Et sa guaye façon ; et voir […]

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  • J’ay un Livre Thuscan, dont la tranche est garnie

    J’ay un Livre Thuscan, dont la tranche est garnie Richement d’or battu de l’une et l’autre part ; Le dessus reluit d’or ; et au dedans est l’art Du comte Balthasar, de la Contisanie. Où que je sois, ce livre est en ma compagnie. Aussi c’est un present de celle qui depart A tout ce […]

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  • Ô l’ai je dict ? helas ! l’ai je songé ?

    Ô l’ai je dict ? helas ! l’ai je songé ? Ou si, pour vrai, j’ai dict blaspheme telle ? Ça, faulce langue, il faut que l’honneur d’elle, De moi, par moi, desus moy, soit vangé. Mon coeur chez toi, ô Madame, est logé : Là donne lui quelque geine nouvelle, Fais luy souffrir quelque […]

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  • Elle est malaade, helas ! que faut-il que je face

    Elle est malaade, helas ! que fautil que je face ? Quel confort, quel remede ? Ô cieux, et vous m’oyez Et tandis devant vous, ce dur mal vous voyez Oultrager sans pitié la douceur de sa face ! Si vous l’ostez, cruels, à ceste terre basse, S’il faut d’elle là haut que riches vous […]

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  • Pardon, Amour, Pardon : ô seigneur, je te voüe

    Pardon, Amour, Pardon : ô seigneur, je te voüe Le reste de mes ans, ma voix et mes escris, Mes sanglots, mes souspirs, mes larmes et mes cris : Rien, rien tenir d’aucun que de toy, je n’advoüe. Helas ! comment de moy ma fortune se joue ! De toy, n’a pas long temps, Amour, […]

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  • Je publiëray ce bel esprit qu’elle a

    Je publiëray ce bel esprit qu’elle a, Le plus posé, le plus sain, le plus seur, Le plus divin, le plus vif, le plus meur, Qui oncq du ciel en la terre vola. J’en sçay le vray, et si cest esprit là Se laissoit voir avecques sa grandeur, Alors vrayment verroit l’on par grand heur […]

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  • N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie

    N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie Que je cesse d’aimer ; laissés moi, obstiné, Vivre et mourir ainsi, puisqu’il est ordonné : Mon amour, c’est le fil auquel se tient ma vie. Ainsi me dict la fee ; ainsi en Aeagrie, Elle feit Meleagre à l’amour destiné, Et alluma la souche à l’heure […]

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  • Un Lundy fut le jour de la grande journee

    Un Lundy fut le jour de la grande journee Que l’Amour me livra : ce jour il fut vainqueur Ce jour il se fit maistre et tyran de mon coeur : Du fil de ce jour pend toute ma destinee. Lors fut à mon tourment ma vie abandonnee, Lors Amour m’asservit à sa folle rigueur. […]

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  • Amour, lors que premier ma franchise fut morte

    Amour, lors que premier ma franchise fut morte, Combien j’avois perdu encor je ne sçavoy, Et ne m’advisoy pas, mal sage, que j’avoy Espousé pour jamais une prison si forte. Je pensoy me sauver de toy en quelque sorte, Au fort m’esloignant d’elle ; et maintenant je voy Que je ne gaigne rien à fuir […]

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  • Ce n’est pas moy que l’on abuse ainsi

    Ce n’est pas moy que l’on abuse ainsi : Qu’à quelque enfant, ces ruzes on emploie, Qui n’a nul goust, qui n’entend rien qu’il oye : Je sçay aymer, je sçay hayr aussi. Contente toy de m’avoir jusqu’ici Fermé les yeux ; il est temps que j’y voie, Et que meshui las et honteux je […]

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  • Je tremblois devant elle, et attendois, transi

    Je tremblois devant elle, et attendois, transi, Pour venger mon forfaict quelque juste sentence, A moi mesme consent du poids de mon offence, Lors qu’elle me dict : ‘ Va, je te prens à merci. Que mon loz desormais par tout soit esclarci : Emploie là tes ans, et, sans plus, meshuy pence D’enrichir de […]

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  • J’allois seul remaschant mes angoisses passes

    J’allois seul remaschant mes angoisses passes : Voici (Dieux destournez ce triste malencontre !) Sur chemin d’un grand loup l’effroyable rencontre, Qui, vainqueur des brebis de leur chien delaissees, Tirassoit d’un mouton les cuisses despecees, Le grand deuil du berger. Il rechigne et me monstre Les dents rouges de sang, et puis me passe contre, […]

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  • Ores je te veux faire un solennel serment

    Ores je te veux faire un solennel serment, Non serment qui m’oblige à t’aimer d’avantage, Car meshuy je ne puis ; mais un vray tesmoignage A ceulx qui me liront, que j’aime loyaument. C’est pour vray, je vivray, je mourray en t’aimant. Je jure le hault ciel, du grand Dieu l’heritage, Je jure encor l’enfer, […]

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  • Maint homme qui m’entend, lors qu’ainsi je la vante

    Maint homme qui m’entend, lors qu’ainsi je la vante, N’ayant oncq rien pareil en nulle autre esprouvé, Pense, ce que j’en dis, que je l’aye trouvé, Et croit qu’à mon plaisir ces louanges j’invente. Mais si rien de son los en sa faveur l’augmente, Si de mentir pour elle il m’est oncq arrivé, Je consens […]

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  • Ô qui a jamais veu une barquette telle

    Ô qui a jamais veu une barquette telle, Que celle où ma maistresse est conduitte sur l’eau ? L’eau tremble, et s’esforçant sous se riche vaisseau, Semble s’enorgueillir d’une charge si belle. On diroit que la nuict à grands troupes appelle Les estoiles, pour voir celle, dans le batteau, Qui est de nostre temps un […]

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  • J’ay tant vescu, chetif, en ma langueur

    J’ay tant vescu, chetif, en ma langueur, Qu’or j’ay veu rompre, et suis encor en vie. Mon esperance avant mes yeulx ravie, Contre l’escueil de sa fiere rigueur. Que m’a servy de tant d’ans la longueur ? Elle n’est pas de ma peine assouvie : Elle s’en rit, et n’a point d’aultre envie Que de […]

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  • Ou soit lors que le jour le beau Soleil nous donne

    Ou soit lors que le jour le beau Soleil nous donne, Ou soit quand la nuict oste aux choses la couleur, Je n’ay rien en l’esprit que ta grande valeur, Et ce souvenir seul jamais ne m’abandonne. A ce beau souvenir tout entier je me donne, Et s’il tire avec soy tousjours quelque douleur, Je […]

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  • J’estois prest d’encourir pour jamais quelque blasme

    J’estois prest d’encourir pour jamais quelque blasme, De colere eschaufé, mon courage brusloit, Ma fole voix au gré de ma fureur branloit, Je despitois les Dieux, et encores Madame, Lors qu’elle, de loing, jecte un brefuet dans ma flamme : Je le sentis soudain comme il me rabilloit, Qu’aussi tost devant lui ma fureur s’en […]

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  • Jà reluisoit la benoiste journee

    Jà reluisoit la benoiste journee Que la nature au monde te devoit, Quand des thresors qu’elle te reservoit Sa grande clef te feust abandonnee. Tu prins la grace à toy seule ordonnee, Tu pillas tant de beautez qu’elle avoit, Tant qu’elle fiere, a lors qu’elle te veoit, En est par fois elle mesme estonnee. Ta […]

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  • Lors que lasse est de me lasser ma peine

    Lors que lasse est de me lasser ma peine, Amour, d’un bien mon mal refreschissant, Flate au coeur mort ma playe languissant, Nourrit mon mal, et luy faict prendre alaine. Lors je conçoy quelque esperance vaine ; Mais aussi tost ce dur tyran, s’il sent Que mon espoir se renforce en croissant, Pour l’estoufer, cent […]

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  • Ce sont tes yeux tranchans qui me font le courage

    Ce sont tes yeux tranchans qui me font le courage. Je veoy saulter dedans la gaïe liberté, Et mon petit archer, qui mene à son costé La belle gaillardise et plaisir le volage ; Mais apres, la rigueur de ton triste langage Me monstre dans ton coeur la fiere honesteté ; Et, condemné, je veoy […]

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