N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie

N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie
Que je cesse d’aimer ; laissés moi, obstiné,
Vivre et mourir ainsi, puisqu’il est ordonné :
Mon amour, c’est le fil auquel se tient ma vie.

Ainsi me dict la fee ; ainsi en Aeagrie,
Elle feit Meleagre à l’amour destiné,
Et alluma la souche à l’heure qu’il fust né,
Et dict : ‘ Toy et ce feu, tenez vous compagnie. ‘

Elle le dict ainsi, et la fin ordonnee
Suyvit apres le fil de ceste destinee.
La souche (ce dict on) au feu fut consommee.

Et des lors (grand miracle), en un mesme momant,
On veid, tout à un coup, du miserable amant
La vie et le tison s’en aller en fumee.

Vingt neuf sonnetz

Vos mots ont le pouvoir de réveiller l'esprit, tel un élixir de Voltaire. Osez commenter.

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