J’allois seul remaschant mes angoisses passes

J’allois seul remaschant mes angoisses passes :
Voici (Dieux destournez ce triste malencontre !)
Sur chemin d’un grand loup l’effroyable rencontre,
Qui, vainqueur des brebis de leur chien delaissees,

Tirassoit d’un mouton les cuisses despecees,
Le grand deuil du berger. Il rechigne et me monstre
Les dents rouges de sang, et puis me passe contre,
Menassant mon amour, je croy, et mes pensees.

De m’effrayer depuis ce presage ne cesse :
Mais j’en consulteray sans plus à ma maistresse.
Onc par moy n’en sera pressé le Delphien.

Il le sçait, je le croy, et m’en peut faire sage :
Elle le sçait aussi, et sçait bien d’avantage,
Et dire, et faire encor et mon mal et mon bien.

Vers françois

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Etienne De La Boetie Apprenti Poète

Par Etienne De La Boetie

Étienne de La Boétie est un écrivain humaniste et un poète français, né le 1ᵉʳ novembre 1530 à Sarlat et mort le 18 août 1563 à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux. La Boétie est célèbre pour son Discours de la servitude volontaire.

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