Boucherie

Dans ia boucherie ombragée

Par d’opulents morceaux de bœuf

Officie un prêtre tout veuf.

Son épouse d’ailleurs âgée

Etant morte depuis le neuf

Courant, un vendredi par chance.

Et lui. prince de la balance.

Jette bien rouges sur ce trône

Digne aloyau, rognons béjaunes

Et les grandes langues aphones.

Les cervelles conjecturales

Aux florescences sous-marines

Et la tête de veau très pâle

Mais un peu plus rose aux narines.

La date du jour fiancée

Aux œillets du comptoir parmi

Les doux cressons et les pensées

De la clientèle d’ici

Sont bien présents dans ce récit.

Et quel beau ressac pour l’esprit

De ce boucher triste qui songe

Entre tous ses coups de hachoir

Au sort de la chair, de déchoir ;

Tandis que tombe un peu le soir

Et que feu la bouchère plonge

Son récent fantôme au milieu

De ces fantômes demi-dieux

Qui hantent dans la boucherie

Leurs sanglantes allégories.

Norge

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