La source

L’autel gît sous la ronce et l’herbe enseveli ;
Et la source sans nom qui goutte à goutte tombe
D’un son plaintif emplit la solitaire combe.
C’est la Nymphe qui pleure un éternel oubli.

L’inutile miroir que ne ride aucun pli
A peine est effleuré par un vol de colombe
Et la lune, parfois, qui du ciel noir surplombe,
Seule, y reflète encore un visage pâli.

De loin en loin, un pâtre errant s’y désaltère.
Il boit, et sur la dalle antique du chemin
Verse un peu d’eau resté dans le creux de sa main.

Il a fait, malgré lui, le geste héréditaire,
Et ses yeux n’ont pas vu sur le cippe romain
Le vase libatoire auprès de la patère.

Les Trophées

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José-Maria De Heredia Apprenti Poète

Par José-Maria De Heredia

José-Maria de Hedia, né le 22 novembre 1842 et mort le 3 octobre 1905, est un homme de lettres d'origine cubaine : né sujet espagnol, il a été naturalisé français en 1893. Son œuvre poétique a fait de lui l'un des maîtres du mouvement parnassien.

Poemes José-Maria De Heredia - Découvrez les œuvres poétiques de José-Maria De Heredia

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Bien, je l’ay dit, je le confesse

La loi est nue