Il ne me faut plus qu’un air de flûte

à Francis Poictevin.

Il ne me faut plus qu’un air de flûte,
Très lointain en des couchants éteints.
Je suis si fatigué de la lutte
Qu’il ne me faut plus qu’un air de flûte
Très éteint en des couchants lointains.

Ah, plus le clairon fou de l’aurore !
Le courage est las d’aller plus loin.
Il veut et ne peut marcher encore
Au son du clairon fou de l’aurore :
C’est d’un chant berceur qu’il a besoin.

La rouge action de la journée
N’est plus qu’un rêve courbaturé
Pour sa tête encor que couronnée,
Et la victoire de la journée
Flotte en son demisommeil lauré.

Femme, sois à ce héros, qui bute
D’avoir marché sans cesse en avant,
L’huile sur son corps après la lutte :
Plus du clairon fou : la molle flûte !
La paix dans son coeur dorénavant.

Epigrammes

Voter pour ce poème!

Paul Verlaine Apprenti Poète

Par Paul Verlaine

Paul Verlaine est un écrivain et poète français du XIXᵉ siècle, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896. Il s'essaie à la poésie et publie son premier recueil, Poèmes saturniens en 1866, à 22 ans.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Laissez la muse vous guider, comme elle l'a fait pour Lamartine. Commentez et émerveillez-nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Les oreilles d’Amaranthe

Une heure sonne au loin …