La Langue Sèche

Le clou est là
Retient la pente

Le lambeau clair au vent soulevé c’est un souffle
et celui qui comprend

Tout le chemin est nu les pavés les trottoirs la distance le parapet sont
blancs

Pas de goutte de pluie

Pas une feuille d’arbre

Ni l’ombre d’un habit
J’attends
la gare est loin

Pourtant le fleuve coule des quais en remontant la terre se dessèche
tout est nu tout est blanc
Avec le seul mouvement déréglé de l’horloge le bruit du train passé

J’attends

Pierre Reverdy

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