Joies sans causes

On connaît toujours trop les causes de sa peine,
Mais on cherche parfois celles de son plaisir ;
Je m’éveille parfois l’âme toute sereine,
Sous un charme étranger que je ne peux saisir.

Un ciel rose envahit mon être et ma demeure,
J’aime tout l’univers, et, sans savoir pourquoi,
Je rayonne. Cela ne dure pas une heure,
Et je sens refluer les ténèbres en moi.

D’où viennent ces lueurs de joie instantanées,
Ces paradis ouverts qu’on ne fait qu’entrevoir,
Ces étoiles sans noms dans la nuit des années,
Qui filent en laissant le fond du coeur plus noir ?

Estce un avril ancien dont l’azur se rallume,
Printemps qui renaîtrait de la cendre des jours
Comme un feu mort jetant une clarté posthume ?
Estce un présage heureux des futures amours ?

Non. Ce mystérieux et rapide sillage
N’a rien du souvenir ni du pressentiment ;
C’est peutêtre un bonheur égaré qui voyage
Et, se trompant de coeur, ne nous luit qu’un moment.

Les épreuves

Voter pour ce poème!

René-François Sully Prudhomme Apprenti Poète

Par René-François Sully Prudhomme

René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.

Dans notre ruche de poètes, chaque commentaire est une goutte de miel. Soyez doux.

Laisser un commentaire

Avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Hiéroglyphes

Berceuse de l’après-midi