Purgatoire

J’ai fait ce rêve. J’étais mort.
Une voix dit : — Ton âme impie,
En un très-misérable fort,
Va revivre afin qu’elle expie.

Dans le bois qu’octobre jaunit
Et que le vent du nord flagelle,
Deviens le passereau sans nid.
— Merci. Je vais voler vers elle.

— Non ! sois plutôt l’arbre isolé
Et, dans l’ouragan qui s’irrite,
Tords ton feuillage échevelé,
— Soit. Il se peut que je l’abrite.

— Alors, cœur plein d’amour humain,
Sois le caillou que broie et roule
Le chariot sur un grand chemin.
— Qu’importe ? si son pied me foule.

— Insensé, dit enfin la voix
Qui gronda pour cet anathème,
Sois donc homme encore une fois,
Et revis, mais sans qu’elle t’aime !

Voter pour ce poème!

François Coppée Apprenti Poète

Par François Coppée

François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Rejoignez notre cercle de poètes, où chaque mot compte, comme dans les vers de Mallarmé.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Prologue

Réponse