Du cerf qui se voit en la fontaine

En la claire fontaine
Un cerf se regardait,
Et la grandeur hautaine
Des cornes étendait.

Ses cornes donc prisa
Pour leur force et hautesse,
Ses jambes déprisa
Pour leur sèche maigresse.

En ce fol jugement
Le veneur vient bien vite ;
Plus que vent véhément,
Le cerf se met en fuite.

Les chiens le vont suivant,
Mais, comme d’aventure
Le cerf se mit avant
En la forêt obscure,

Ses cornes se mêlèrent
Es branches de ce bois,
En ce lieu l’arrêtèrent
Suivi de tant d’abois.

Ses jambes loue alors,
Et ses cornes déprise,
Qui ont fait que son corps
Soit de ces chiens la prise.

Ainsi, où nous pensons
Avoir félicité,
Par contraires façons
Trouvons adversité.

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Par Gilles Corrozet

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