Je ne suis plus de ces esprits philosophiques

Je ne suis plus de ces esprits philosophiques,
Et ce n’est pas de morale que tu te piques
Deux admirables conditions pour l’amour
Tel que nous l’entendrons, c’est-à-dire sans tour
Aucun de bête convenance ou de limites,
Mais chaud, rieur — et zut à tous us hypocrites !

Aimons gaîment
Et franchement.

J’ai reconnu que la vertu, quand s’agit d’Elles,
Est duperie et que la plupart d’elles ont
Raison de s’en passer, nous prenant pour modèles :
Si bien qu’il est très bien de faire comme font
Les bonnes bêtes de la terre et les célestes,
N’est-ce pas ? prompts moineaux, n’est-ce pas, les cerfs prestes.

Aimons bien fort
Jusqu’à la mort.

Pratique mon bon conseil et reste amusante.
S’il se peut, sois-le plus encore et représente
Toi bien que c’est ta loi d’être pour nous charmer
Et la fleur n’est pas plus faite pour se fermer
Que vos cœurs et vos sens, ô nos belles amies…
Tête en l’air, sens au clair, vos « pudeurs » endormies,

Aimons dûment
Et verdement.

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Paul Verlaine Apprenti Poète

Par Paul Verlaine

Paul Verlaine est un écrivain et poète français du XIXᵉ siècle, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896. Il s'essaie à la poésie et publie son premier recueil, Poèmes saturniens en 1866, à 22 ans.

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